La liposuccion peut se pratiquer sur plusieurs parties du corps, partout où il y a des tissus graisseux situées juste sous la peau. On peut même sculpter plusieurs endroits au cours d’une même intervention, par exemple deux, trois et plus rarement quatre. Il est très important de savoir comment coordonner ces différents sites lors d’une même intervention. C’est là qu’un liposculpteur d’expérience pourra être très précieux. Mais pourquoi se limiter et ne pas faire le corps en entier en une seule intervention, vous demandez-vous peut-être? Ce serait fini une fois pour toutes, croyez-vous!
Il est important de le répéter dans un but pédagogique, il faut tenir compte de l’anesthésie dans ce genre de décision. La xylocaïne, cet anesthésique local que les dentistes emploient aussi, devient toxique au-delà d’une certaine limite. On ne peut donc dépasser , dans ce cas précis, 50 à 60 mg de cette substance par kilogramme de poids corporel. Parfois un seul site, par exemple un très gros abdomen, peut exiger à lui seul toute la quantité de xylocaïne qui nous est permise pour une intervention.
Aussi, il faut tenir compte que la liposuccion constitue un traumatisme pour le corps. Il faut minimiser ce traumatisme, savoir le doser de façon à permettre au corps de guérir , et de récupérer en toute sécurité. En guise de comparaison, vous savez qu’un corps brûlé sur 20 % de sa superficie n’est pas en danger , alors qu’il en serait tout autrement d’une brûlure sur 60 % de la superficie. Il en est ainsi pour la liposuccion, si on la veut sécuritaire.
Le chirurgien additionne son expérience et son discernement pour prendre de sages décisions au bénéfice de son patient, en aspirant une quantité de graisse équivalente à 4 % ou 6 % du poids total du corps sur une superficie de 20 % à 25 %.
Énumérons maintenant les parties du corps : le menton, les seins (hommes et femmes), les bras, l’abdomen, le dos, les flancs, les fesses, les cuisses, les genoux et les mollets. Voici un survol des interventions possibles concernant chacun de ces sites. Au l des prochains chapitres, nous nous étendrons davantage sur ces possibilités qu’offre la liposuccion, avec photos et dessins à l’appui.
La liposuccion du menton
Il est très fréquent qu’avec l’âge, les gens accumulent de la graisse au niveau du menton, de la face et des joues. Certaines personnes ont une tendance
héréditaire très forte à développer une accumulation disgracieuse à ce niveau. La liposuccion heureusement peut être très utile pour corriger ce type de problème. Tout gras logé à ces endroits peut donner l’impression que la personne a beaucoup trop de peau, mais en général, celle-ci réagit très bien à la liposuccion. Cependant, si la personne est âgée et que sa peau est vraiment très étirée, une opération de redrapage du cou (face-lift) pourra s’avérer nécessaire.
S’il est un endroit du corps où la liposuccion ressemble parfois à un miracle, c’est souvent justement au niveau du menton. Certaines personnes, qui n’avaient pratiquement pas de menton, en ce sens qu’elles avaient une ligne droite à partir du menton jusqu’à la base du cou, furent sidérées lorsqu’on a comparé les photos avant et après. Il est incroyable de constater le rajeunissement que peut apporter une liposuccion chez ces personnes. Autre avantage de la liposuccion du menton, c’est le retour au travail après un jour ou deux de convalescence. Par exemple, on pratique la liposuccion un vendredi, et dès le lundi, il est possible de retourner à son travail.
Il existe deux types de double menton :
D’abord le double menton graisseux. Je le caractérise par un bourrelet très palpable, un pli épais lorsqu’on pince la peau sous le menton. Ce cas répondra bien à la liposuccion;
Il existe en outre le double menton cutané qui lui est un pur signe de vieillissement, en ce sens que c’est la peau qui est descendue et étirée. D’ailleurs lorsque l’on pince la peau, le pli cutané est très mince. La liposuccion, ici, n’est pas recommandée.
Après la lipoaspiration, la peau ne formera plus une ligne droite entre le menton et la base du cou, mais formera un angle plus agréable à regarder , et
plus jeune d’apparence.
La liposuccion des bras
Certaines personnes accumulent un excès de gras au niveau du bras, surtout à sa face postérieure. On peut voir cela entre autres chez des gens qui ont perdu et regagné du poids à plusieurs reprises dans leur vie. Certaines personnes traînent avec elles cette hérédité malencontreuse.
La liposuccion des bourrelets
Des bourrelets un peu partout sur le corps peuvent très bien se liposculpter. Un endroit de prédilection pour ces bourrelets se situe chaque côté du soutien-gorge, étant accentués et mis en relief par ce dernier. Je le fais presque toujours, lorsque je fais le tronc, c’est-à-dire, abdomen, hanches et une
partie du dos.
De même à la partie antérieure de la jambe, juste sous les genoux, il existe souvent un malheureux bourrelet, qui répond très bien à la liposuccion.
Certaines femmes (je ne l’ai jamais vue chez les hommes) ont une bosse à la base postérieure du cou, qu’on appelle vulgairement bosse de bison.» Cette bosse graisseuse répond bien à la canule de liposuccion et donne de très beaux résultats.
La liposuccion de l’abdomen
L ’abdomen est le site le plus populaire en liposuccion. Surtout que cette zone intéresse également les deux sexes.
Chez plusieurs personnes, l’hérédité et bien d’autres facteurs font en sorte que la graisse s’accumule très facilement à cet endroit. Heureusement la liposuccion peut y être d’un grand secours, même chez des personnes âgées, car tous s’entendent pour dire que la qualité de vie est empoisonnée par ce problème. J’ai même vu un cas pathétique où j’ai dû faire l’intervention en deux phases, à deux mois d’intervalles en enlevant 4 litres de gras à chaque intervention. Il est très important de rappeler ici que la liposuccion ne peut aucunement corriger des muscles en perte de tonus. Il est également capital, au moment de la consultation, de faire un bon diagnostic, et surtout de bien expliquer aux patients, les tenants et aboutissants de l’intervention. L ’ honnêteté du chirurgien a toujours sa place en liposuccion, comme ailleurs évidemment, sinon encore plus dans cette importante décision. Un patient vous sera toujours reconnaissant de lui avoir tout dit, avant plutôt qu’après.
Comme je l’ai déjà mentionné, un bon diagnostic s’avère primordial, lorsque les muscles abdominaux sont faibles. En effet, très souvent la bedaine de bière » ou autres gros ventres durs, sont causés par de la graisse située derrière le muscle, où bien sûr le liposculpteur n’a aucun accès.
Dans ces cas où la graisse se cache derrière le muscle, par la force des choses, ce muscle est toujours bombé ». On pourrait dire en langage vulgaire que le muscle est éventé, un peu comme une chambre à air de voiture, trop étirée. À ce moment-là, la liposuccion ne donnera pas un ventre plat, puisque le muscle était déformé avant la liposuccion, et qu’il le restera après la liposuccion.
Certaines personnes se présentent à la consultation avec un tablier graisseux considérable, leur cachant parfois le pubis. Comment se comportera la peau
après l’intervention?
Eh bien, croyez-le ou non, grâce à la liposuccion supercielle inventée par Gasparotti , la peau remontera. Évidemment, elle ne remontera peut-être pas toujours complètement, mais il y aura à coup sûr une belle amélioration. J’ai vu des tabliers de 7 à 8 pouces ou 20 cm de longueur , disparaître complètement après la liposuccion, car il est important de comprendre que ce n’est pas la peau qui fait pendre la graisse, mais la graisse qui fait pendre la peau, et si on enlève cette graisse, le tour est joué.
Autrefois, on faisait d’emblée une lipectomie (chirurgie du tablier graisseux) dans ces cas, mais aujourd’hui, avec le développement de la liposuccion, je dirais qu’il faut presque toujours commencer par la liposuccion, et si la peau ne remonte pas complètement, il sera très facile par une intervention minime, d’enlever cet excès de peau d’un centimètre ou deux.
À ce propos, Klein a dit lors d’un congrès de liposuccion: “Prenez cent patients cédulés pour une lipectomie, transférez-les en liposuccion et cinq seulement auront besoin d’un redrapage de peau”.
La liposuccion est une intervention presque toujours bénigne si on la compare avec la lipectomie, une chirurgie lourde, qui se fait presque toujours sous anesthésie générale.
Si on voulait parler de qualité de peau, je dirais que la peau abdominale, surtout sous l’ombilic, est d’une qualité exceptionnelle. En effet, n’oublions pas que cette peau se tend à chacune des grossesses et qu’elle se rétracte progressivement après l’accouchement. Vous voyez souvent des femmes qui ont eu quatre ou cinq enfants et qui ont un ventre encore très ferme. Donc, cette distension abdominale est due strictement au volume de la graisse, qui une fois traitée par la liposuccion, permettra à la peau de se rétracter très bien. Souvenons-nous encore une fois que c’est la graisse qui a fait descendre la peau, et non pas le contraire. Libérer la peau de cette masse de graisse, et ce sera une satisfaction agréable de la voir remonter.
Parfois les patients n’ont pas une excellente mémoire de leur physique d’avant la liposuccion. Cette jeune patiente avait appelé mon infirmière pour se plaindre que cinq mois après sa liposuccion elle n’avait encore aucun résultat visible. Mon infirmière lui dit de revenir me voir pour faire les photos comparatives.
Les cicatrices chirurgicales sont très souvent améliorées par la liposuccion. En fait, elles constituent des adhérences et la canule de liposuccion en passant sous la cicatrice la libère en partie et la rend beaucoup moins visible.
La liposuccion des seins chez les hommes
J’ai souvent des consultations pour ce problème, qu’on appelle en langage savant de la pseudo-gynécomastie. Certains hommes, peu importe l’âge, ont en effet un excès de graisse au niveau des seins qui ferait l’envie de beaucoup de femmes. En général, ces hommes sont extrêmement gênés par cette disgrâce qui leur fait dire docteur , si ça continue, j’aurai besoin d’une brassière », et qui surtout les retient de se dénuder le thorax en public.
Eh bien, dites-vous messieurs, que ces seins masculins se traitent bien en liposuccion et qu’on obtient en général d’excellents résultats. Avec quel plaisir ces hommes pourront mettre un T -shirt après l’intervention, et surtout pouvoir ensuite l’enlever !
La liposuccion des cuisses
Comme nous l’avons vu au début du volume, la liposuccion fut inventée justement pour régler les problèmes de la culotte de cheval. Autrefois, on faisait une distinction entre la vraie et la fausse culotte de cheval, ne recommandant pas l’intervention dans les cas de fausse culotte de cheval. La fausse culotte de cheval est due à une ptose des muscles fessiers. Pour faire le diagnostic, il s’agit de contracter les muscles fessiers, et la fausse culotte de cheval disparaît, du moins en partie. Maintenant, on ne fait plus cette distinction et même une aspiration de 50 cc de chaque côté peut faire une différence intéressante pour la patiente.
La vraie culotte de cheval, celle qu’on rencontre le plus souvent, est une bosse de graisse située à la région supéro-latérale de la cuisse. C’est évidemment une excellente indication à la liposuccion. Il existe des culottes de cheval où on enlève à peine de 50 cc à 100 cc de graisse, et d’autres énormes où on peut enlever jusqu’à 1000 cc de graisse de chaque côté. Les résultats sont excellents. Le port du jean et du bikini après l’intervention devient un véritable plaisir pour celles qui en avaient été privées depuis longtemps.
La déformation en violon
Après l’abdomen, la deuxième plus grande cause de consultation en liposuccion est justement cette déformation en violon. Elle associe trois anomalies.
Des flancs proéminents, que certains appellent poignées d’amour;
Une culotte de cheval plus ou moins prononcée;
Une dépression entre ces deux adiposités, ou entre ces deux bosses où il y a très peu de graisse, et qui fait un peu comme une vallée entre deux montagnes; c’est la dépression iliaque.
Pour la femme affligée de cette déformation extrêmement fréquente, car en partie physiologique, l’intervention est très simple. On fait nos incisions, une ou deux dépendant du cas, dans la vallée, entre les deux “montagnes graisseuses”. On peut donc par la même incision, faire le flanc en aspirant vers le haut, et la culotte de cheval, en aspirant vers le bas. Et le tour est joué…Voilà une décision valorisante.
Dans les deux semaines qui suivent l’intervention, on voit apparaître, si la morphologie de la patiente le permet, ce que j’ai appelé “La ligne Claudia Schiffer”, qui est une ligne parfaite, qui part de la hanche et se rend jusqu’au genou externe, sans interruption.
La liposuccion de la cuisse totale
Pour les patientes qui ont réellement de grosses cuisses, on peut liposculpter les cuisses au complet, c’est-à-dire, l’antérieur , l’extérieur et l’interne. La face postérieure se prête moins à la liposuccion, entre autres pour des raisons techniques et physiopathologiques.
La liposuccion de la cuisse totale est une longue intervention, et elle demande beaucoup d’expérience de la part du liposculpteur. En effet, elle intéresse presque toute la cuisse, et la gauche et la droite doivent bien sûr être identiques. C’est très important de pouvoir faire lever la patiente après l’intervention, pour apprécier le résultat, et faire les retouches immédiatement, en cas d’asymétrie. Si on travaillait sous anesthésie générale, cette vérification serait impossible, et les résultats incertains.
La liposuccion de la banane sous-fessière
Lorsqu’on parle des cuisses, il est important de mentionner la “banane sous-fessière”. Celle-ci est le petit bourrelet horizontal, en forme de banane, vous l’avez deviné, situé juste sous la fesse. Pas facile à faire disparaître, mais il peut grandement s’améliorer. Lorsque la banane sous-fessière est très dure, c’est qu’elle sert de support à la fesse et la traiter d’une façon trop radicale pourrait faire descendre la fesse. Un chirurgien d’expérience ne fera pas cette erreur.
La liposuccion du bourrelet interne de la cuisse
À l’intérieur de la cuisse, juste sous le pubis, certaines femmes ont une accumulation de graisse, très inesthétique, et même nuisible au niveau fonctionnel, car lorsqu’elles marchent, il se produit un frottement qui peut les blesser parfois, surtout durant la saison chaude. Certains hommes peuvent aussi présenter ce problème. La liposuccion donne ici d’excellents résultats, même avec une peau de mauvaise qualité. Il faut cependant être très prudent lorsque la patiente approche de la soixantaine, car la peau pourrait se redraper de façon imprévisible.
La liposuccion des mollets et les chevilles
Ces sites anatomiques répondent bien à la liposuccion. L ’inconvénient, pas très grave, c’est que les résultats sont plus longs à percevoir après l’intervention. Alors que les flancs ou la culotte de cheval sont très satisfaisants après quelques semaines (j’ose même con er avoir fait une liposuccion sur une danseuse nue qui a pu s’exécuter deux semaines après sa chirurgie), les mollets peuvent mettre plusieurs mois à bien guérir.
De grosses chevilles, de gros mollets, ainsi que de gros genoux, donnent l’apparence de jambes en “poteaux”. Des résultats magnifiques peuvent
être obtenus dans ce cas.
La liposuccion des genoux
Les genoux peuvent accumuler de la graisse à deux endroits; à la partie interne et à la partie antérieure, juste au-dessus de la rotule, que certains appellent la palette du genou ». Ces deux cas peuvent très bien se corriger par la liposuccion. Dans certains cas, il y a tellement de graisse à l’intérieur du genou, que les patientes nous disent que leurs genoux frottent, ce qui amène un grand inconfort. Et aussi pour dire la vérité, un genou graisseux n’est pas très. Certaines personnes qui pensaient que leurs genoux étaient gros parce qu’elles avaient de gros os sont très surprises de voir de magnifiques
résultats après une liposuccion.
La liposuccion des fesses
Certaines personnes ont tendance à accumuler de la graisse au niveau des fesses, entre autres lorsqu’elles vieillissent. Chez d’autres, chez qui la nature a été très généreuse au niveau de la graisse, elles ont des fesses qui les désolent, surtout lorsqu’elles portent un pantalon. Qu’elles se rassurent, la liposuccion donne d’excellents résultats à ce niveau. Parfois, la liposuccion des fesses devient nécessaire, lorsqu’on a fait la liposuccion des cuisses auparavant. À ce moment-là, les fesses paraissent plus projetées » maintenant que les cuisses sont amincies.
Souvent le volume des fesses est très convenable, mais leur apparence trouée fait le déplaisir des patientes. Une canule spéciale, la Toledo permet de couper les adhérences responsables de cet aspect troué.
La liposuccion du tronc
Une intervention qu’on pratique très souvent, et qui consiste à liposculpter le thorax au complet, sauf les seins, c’est-à-dire l’abdomen, les flancs, les hanches et une grande partie du dos, donne un résultat extraordinaire. J’ai vu parfois une diminution de plusieurs pouces ou centimètres de tour de taille. La joie de ces patientes lorsqu’elles se présentent à leur visite postopératoire, est belle à voir.
Des cas extrêmes
Parfois, des gens présentent des malformations graisseuses importantes qui dépassent le domaine esthétique. Vous êtes leur dernier espoir . Vous devez user de votre jugement, bien expliquer le résultat possible et faire pour le mieux. Chacun de ces cas a permis d’améliorer la qualité de vie de la patiente… bien au-delà de ce que l’observateur peut en penser, car vivre avec des masses anormales constitue souvent une véritable remise en question quotidienne.
Le jour de l’intervention, vous arrivez très détendu puisque la veille au soir on vous a prescrit un léger calmant pour vous assurer une nuit reposante.
Lorsque vous vous présentez à la clinique, vous êtes d’abord accueilli par une infirmière qui vous fait compléter un petit questionnaire, puis prendra vos signes vitaux et autres tests (glycémie, grossesse) pour ensuite vous inviter à revêtir vos vêtements de chirurgie.
Ensuite, le médecin vous rencontre et après vous avoir examiné, il révise avec vous les sites à liposculpter , prend les mensurations de ces sites et les photographie. Ce contact est très important, car il vous permet aussi d’anticiper les résultats.
Souvent intimidés par la prise de photos, les patients peuvent se sentir gênés. Ces photographies sont capitales, car la surprise des patients est belle à voir lorsqu’ils regardent ces photos trois mois après l’intervention. La plupart du temps, l’adaptation à leurs nouvelles formes est si agréable et progressive que les patients avouent qu’ils n’avaient aucune souvenance d’avoir déjà eu cette apparence » dans leur passé.
Il est important que ces photos soient développées sur-le-champ de façon à pouvoir être consultées aussi durant l’intervention. En effet, les tissus graisseux à ce moment-là seront déformés par la position couchée et par les grandes quantités de liquide anesthésique infiltrées dans la graisse.
Les régions à liposculpter , dessinées clairement à l’aide d’un crayon marqueur sur la patiente en position debout, ressemblent à une carte topographique. Ces dessins seront l’inspiration du liposculpteur , son guide précis pour chaque zone où il aura à exercer son art.
Les régions à liposculpter devront être bien circonscrites. À l’aide de ronds concentriques, le chirurgien indique où se trouve le sommet de la montagne “et le fond de la vallée”, car une fois la région infiltrée, c’est le seul repère qui restera avec les photos préopératoires, qui devront être affichées bien en vue.
On crée avec des plus et des moins, une cartographie des endroits à aspirer plus ou moins sévèrement, a n d’obtenir les formes les plus harmonieuses possible.
Les endroits à s’abstenir, ou ayant besoin d’un remplissage, seront aussi très bien indiqués. C’est ainsi que les dessins pourraient différer d’un côté à l’autre, car pour la plupart, nous ne sommes pas identiques des deux côtés. Si parfois il existe des irrégularités sur la peau, telles de petites dépressions, des vagues ou de la cellulite, il est bon de les indiquer , entre autres, pour ne pas que ces défauts soient attribués au chirurgien par la suite. Chaque corps est unique, et doit être traité comme tel : l’ossature, l’élasticité de la peau, les creux et les bosses, les asymétries super fréquentes, le tonus musculaire, et j’en passe…
Le diagramme doit indiquer avec détails, les endroits où la graisse est la plus épaisse et aussi la plus mince, de façon à corriger l’anatomie locale, c’est-à-dire enlever la graisse de trop, et en laisser là où c’est nécessaire. Si on aspirait partout avec la même intensité, on reproduirait la disgrâce, mais en plus petit. Ainsi une grosse déformation en violon deviendrait une petite déformation en violon; ce n’est pas le résultat recherché. On veut éliminer cette déformation et créer ce que j’ai appelé la ligne, c’est à-dire une ligne qui part de la hanche, et qui vient s’éteindre au genou, sans interruption, dessinant un galbe parfait.
Une fois que les zones à liposculpter sont bien identifiées sur la patiente, l’infirmière est prête à les infiltrer (procéder à l’anesthésie locale), selon la prescription du médecin, car il est important de ne pas dépasser les doses permises de médicaments. Certains l’ont fait en Californie ou ailleurs, avec des conséquences qui ont fait la manchette. Il suffit d’une mauvaise publicité pour insécuriser les patients et jeter sur la liposuccion des doutes sans réels fondements, car il s’agit d’une technique éprouvée et efficace, lorsque pratiquée selon les règles de l’art.
Une prémédication est donnée de façon à dissiper tout relent d’anxiété, ce qui entraînerait de la crispation, et rendrait inconfortable l’anesthésie locale qu’on appelle. Nous commençons par geler la peau avec une aiguille très ne, ce qui est quasi indolore. On fait de petits boutons dermiques au travers desquels il sera facile d’insérer une aiguille plus longue dans la graisse pour l’anesthésier . Le tissu graisseux étant peu innervé, il demeure peu sensible et s’anesthésie de façon générale très facilement.
L ’infirmière infiltre donc le tissu graisseux avec des litres d’anesthésique, ce qui produit la tumescence. Le tissu graisseux devenant ferme, il sera facile ensuite d’y promener la canule, tout en aspirant la graisse, et sans heurter les tissus avoisinants. Il est très important d’infiltrer généreusement, surtout si la peau est flasque, cela stabilise la région, et encore une fois, facilite le mouvement de la canule et l’extraction de la graisse. La tumescence produit une hydrodissection du tissu graisseux et maintient la peau bien en place.
La patiente demeure complètement alerte et éveillée, et on cause durant l’intervention qui dure un peu plus d’une heure pour trois sites, ce qui est une moyenne raisonnable.
Lorsque la graisse en trop est complètement succionnée, le patient est à nouveau examiné en position debout, ce qui donne une image beaucoup plus réaliste du résultat. C’est là qu’on pourra voir s’il y a asymétrie, si tout le surplus de graisse a été enlevé, si la peau est bien lisse, et autres observations de façon à procéder aux retouches immédiatement si besoin est. Si la patiente avait été endormie, cet examen debout aurait été impossible et ce n’est qu’après six mois qu’on pourrait constater des manques » et il faudrait évidemment retoucher , ce qui n’est agréable pour personne !
Pour ma part, après avoir examiné ma patiente en position debout, il est fréquent qu’elle doive se recoucher pour de fines retouches qui conduiront à des résultats que je désire optimiser, me rapprochant le plus près possible de la perfection. Le résultat n’en sera que meilleur.
De nouvelles photos sont prises et comparées avec les premières, car parfois on peut voir sur des photos des détails qu’on ne percevait pas à l’œil nu.
Il sera alors très facile d’effectuer une toute dernière retouche immédiatement, alors que les tissus sont encore bien anesthésiés. Dans ma pratique personnelle, je le réaffirme souvent, cet examen en position debout est une meilleure garantie de succès. Ce travail de précision aurait été impossible avec l’anesthésie générale, et surtout les retouches n’auraient pu être effectuées sur-le-champ !
Déjà le patient est de constater la différence entre les photos. Parfois, l’émotion est immédiate devant le regard positif qui est posé. Les larmes de joie viennent souvent conclure cet examen ce qui réjouit autant l’artiste que le modèle. Pour terminer , concernant le type d’anesthésie, je me sens extrêmement confiant lorsque je peux discuter avec le patient, complètement éveillé et alerte, pendant la liposuccion.
Lorsqu’il se lève debout après l’intervention, qu’il est souriant, et qu’il peut repartir une heure plus tard sur ses deux pieds, je me sens vraiment en sécurité, parce que mon patient est également en sécurité.
Si je l’appelle le surlendemain pour prendre de ses nouvelles, et qu’il me répond avec une voix normale, étant à vaquer à ses occupations habituelles ou au repos, à nouveau je me rassure de ne pas l’avoir mis en danger , mais seulement aidé à apprécier sa vie.
Lorsque tout va bien, ce qui est la norme, deux ou trois jours plus tard, davantage parfois s’il s’agit d’une grosse intervention, la personne traitée peut retourner à son travail. Je constate dans ce suivi que je n’ai pas mis sa santé en danger , et que j’ai agi avec beaucoup de discernement. Et c’est la façon de travailler en liposuccion ambulatoire tumescente, au service des patients avec qui la confiance demeure un lien précieux.
Le premier pas à faire lorsqu’un patient désire une liposuccion, c’est de consulter un liposculpteur en la matière. Rien ne peut remplacer l’expérience dans ce domaine et aucun diplôme ne constitue une garantie de compétence en liposuccion.
La première question qu’un patient devrait se poser est : Ce liposculpteur a combien d’interventions à son actif jusqu’à maintenant, combien en fait-il par semaine ? » En effet, la liposuccion est devenue tellement populaire ces dernières années que plusieurs chirurgiens ont décidé d’ajouter cette technique à la longue liste de leurs pratiques, et ils en font une par-ci, par-là, entre des face-lifts, des rhinoplasties, des lipectomies et autres. Je vous recommande donc un professionnel qui est spécialisé en liposuccion, qui en fait presque tous les jours, qui a concentré toutes ses énergies et ses compétences en la matière, entouré d’une équipe et des équipements à la ne pointe. La liposculpture se compare à la gref fe de cheveux : certains médecins se sont spécialisés dans ce domaine et ils sont donc devenus les meilleurs dans leur domaine, de véritables experts.
La rencontre avec le praticien sera déterminante en vue d’une liposuccion. Il est important que le patient exprime clairement quelles sont les parties de son anatomie qui lui déplaisent, et pourquoi au juste. Il est essentiel que les attentes soient bien exprimées, pour éviter toute déception.
Les différentes aspérités ou bosses qu’on retrouve sur le corps ne sont pas 100% graisseuses; il y a des muscles et des os qui ne changeront pas après la liposuccion. Cela doit être bien expliqué, et surtout bien compris, car une patiente déçue claironnera partout sa mésaventure, alors qu’une patiente satisfaite garde pour elle son secret, ne voulant pas qu’on attribue à des artifices, son galbe parfait, sa chute de reins à la “Jennifer Lopez”.
Un site qu’il faut surtout bien expliquer , et je le répète volontairement, c’est l’abdomen qui comprend trois volets, ou trois étages si vous préférez : d’abord la graisse située entre la peau et le muscle, puis le muscle lui-même, et enfin la graisse logée derrière le muscle, au niveau des intestins, qu’on appelle les épiploons.
Le patient doit bien comprendre que la liposuccion n’a d’accès qu’au premier étage ou niveau, et que si le muscle est asque, son ventre ne deviendra pas aussi plat qu’il le désire, notamment si c’est infesté » de tissu graisseux autour de ses intestins, comme c’est très souvent le cas lorsqu’on est en présence d’un gros ventre, surtout s’il s’agit d’une bedaine de bière, qui soit dit en passant, n’est pas toujours en rapport avec la bière, loin de là.
Un chirurgien honnête se doit d’être très clair à ce sujet, sinon il sera responsable d’une grande déception chez son patient. De plus, beaucoup de patients doivent être rassurés au moment de la consultation, car ils ont entendu toutes sortes d’interprétations farfelues, la plupart du temps fausses, sur la liposuccion.
Des émissions de télévision qui racontent des complications, des histoires d’horreur , des décès, ce qui est pourtant rarissime, et souvent sans relation avec la liposuccion, mais négligeant de parler du chirurgien cascadeur », qui l’a exécutée, et surtout du type d’anesthésie utilisée . La fragmentation des informations s’avère ici déterminante pour bien comprendre les causes et les expliquer au public ensuite.
Par exemple, notre pratique est limitée dans la quantité de médicaments à utiliser pour anesthésier la graisse. Ce dosage se calcule d’après le poids du patient. La quantité de graisse enlevée, de même que la superficie corporelle devant être liposculptée, sont aussi soumises à des règles que l’on doit respecter. Bien sûr si on dépasse les limites permises de 30, 40 ou même 50 %, les complications ne seront pas dues à la technique, mais à l’utilisateur, soit le chirurgien qui commet un geste fautif.
Un historique médical complet doit être fait à la première visite. Ainsi, si la patiente ou le patient cicatrise mal, les incisions pourraient laisser une trace. De même des problèmes de saignements ou de diabète, ou encore des complications avec des chirurgies antérieures, doivent être pris en considération.
Le second critère qui m’apparaît capital sera de choisir un praticien qui travaille avec la méthode tumescente, c’est-à-dire l’anesthésie locale et les canules de petit calibre selon les sites à liposculpter. Je considère personnellement que l’anesthésie générale expose les patients à des risques absolument inutiles, surtout pour une intervention purement esthétique telle la liposuccion. Klein précise dans son livre “Tumescent Technique”, que les risques de complications sont de 1000 à 10000 fois plus grands lorsqu’on utilise l’anesthésie générale.
La liposuccion ambulatoire tumescente, c’est-à-dire sous anesthésie locale, est la méthode la plus sûre et la plus confortable lorsqu’elle se fait dans une clinique médicale spécialisée (CMS). L ’hôpital pour ce genre d’intervention n’apporte aucune sécurité supplémentaire, bien au contraire, pensons au et à toutes les infections nosocomiales.
La meilleure recommandation que vous puissiez avoir a n de choisir un professionnel compétent et expérimenté est celle d’un patient ou d’une patiente qui ont eux-mêmes subi une liposuccion, s’en sont montré satisfaits, et qui peuvent même vous montrer les résultats obtenus.Malheureusement, la plupart des patientes ne veulent pas qu’on sache que leur ligne ou leur ventre plat sont le résultat d’une liposuccion.
Si vous étiez en Europe, lors de la première consultation, le médecin vous ferait dévêtir complètement, pour vous regarder sous toutes les coutures. Au Québec et en Amérique d’ailleurs, cette façon de faire n’est vraiment pas dans nos mœurs. Et un médecin, même avec les meilleures intentions du monde, qui agirait ainsi, serait mal jugé. Les patientes ont peine à remonter leur tricot, ou à baisser leurs pantalons pour montrer leurs excès graisseux. Cependant, lorsque la patiente revient en postopératoire, environ trois mois après l’intervention, son corps, dont elle est beaucoup plus ère maintenant, et la confiance qu’elle porte à son chirurgien, font qu’elle est désormais heureuse de montrer les résultats, sans fausse pudeur.
Autre raison de consulter un praticien expérimenté, c’est de planifier un plan de traitement, c’est-à-dire, prévoir les sites devant être sculptés lors d’une même intervention, surtout si la patiente n’a pas les moyens financiers d’en subir plus d’une. Le manque de moyens financiers cependant ne devrait jamais légitimer une intervention exagérée quantitativement, qui présenterait un risque pour la santé.
En esthétique, tout risque est d’emblée une décision inadmissible.
Voici une liste de questions à poser lors d’une consultation pour une liposuccion :
Est-ce que le chirurgien travaille sous anesthésie locale ?
Combien d’interventions fait-il chaque semaine ?
Depuis combien de temps pratique-t-il la liposuccion ?
Est-ce qu’il est possible de parler à des patients qui ont déjà subi une intervention ?
Est-il possible de voir des photos de patients avant et après ?
Est-ce que le chirurgien enseigne parfois à d’autres chirurgiens sa technique de liposuccion ?
Quelles sont les possibilités à espérer en termes de résultats ?
Quel genre de complications peut survenir après une liposuccion ?
Dans combien de temps pourrez-vous reprendre le travail ?
Dans combien de temps verrez-vous des résultats ?
Une autre observation importante à faire vous-même : Quelle sorte d’accueil ai-je reçu de la part du médecin et de son personnel? Puis-je leur faire entièrement confiance ?
Lors de la visite exploratoire, avez-vous été à l’aise de poser toutes vos questions; et le médecin vous a-t-il répondu d’une façon satisfaisante ? Car c’est extrêmement important que vous vous sentiez bien et en confiance avec le professionnel avant, pendant et après l’intervention. Certaines patientes m’ont raconté qu’après l’intervention, il leur avait été quasi impossible de rejoindre leur chirurgien. Informez-vous bien : “Docteur, après l’opération, de quelle façon vous rejoindre si besoin est?”
S’il vous répond d’appeler au bureau, ce n’est pas un très bon indice, car les bureaux sont fermés les soirs et ns de semaine; ou encore, vous appelez l’hôpital… ce n’est pas très bon non plus, vous connaissez la rengaine : “Faites le 1, le 2, le 3, le 9”, et à la fin, vous retombez sur le même message, et vous tournez en rond.
La consultation est bien sûr capitale, car c’est elle qui déterminera ce qu’il est possible de faire et de ne pas faire. Les patients ne se rendent pas toujours compte des limitations de la liposuccion, et il ne faut surtout pas les décevoir , en encourageant leurs idées et attentes irréalistes, ce qui serait une approche discutable, voire malhonnête.
Méfiez-vous également d’un chirurgien qui critique le travail de ses confrères sans avoir vu les photos du patient avant la liposuccion. Certains traits anatomiques ne peuvent se corriger par la liposuccion, ce qui ne remet pas en question la compétence de celui qui vous donnera l’heure juste.
Lors de cette première consultation, on vous questionnera sur vos antécédents médicaux et chirurgicaux, on recherchera une éventuelle contre-indication opératoire, et on s’informera sur le genre de médicaments que vous prenez d’une façon habituelle ou que vous avez pris récemment, car ils pourraient occasionner des saignements ou être en conflit au niveau du foie, avec ceux qu’on doit infiltrer dans votre graisse.
Il est également très important de préciser la façon dont se passera l’intervention, le mode d’anesthésie, les douleurs postopératoires, le retour au travail,
l’apparition des résultats esthétiques, qui sont d’ailleurs visibles dès les premières semaines, et qui continueront de s’améliorer pendant les mois suivants.
Notons que les patients qui nous sont référés par des amis ou parents satisfaits de leur liposuccion sont plus confiants et mieux informés de la réalité de cette décision. Ils viennent ouvertement pour connaître les conditions et la date de leur opération. Sans références autres que la publicité, les personnes sont plus craintives, ne sachant pas trop si elles ont af faire à un professionnel expérimenté, spécialisé ou à un débutant. Elles évaluent alors beaucoup plus attentivement les réponses données et les explications précises, ce qui est très normal. Encore ici, le liposculpteur respectueux, comprendra très bien cette appréhension du nouveau » patient, et fera montre d’une grande écoute, accordant tout le temps nécessaire à la dédramatisation de cette intervention.
Une décision éclairée demeurera toujours la meilleure voie à suivre.
Sans le savoir, peu de temps, peu de temps après avoir commencé la liposuccion, j’ai adopté tout naturellement une façon de travailler décrite dans un livre magnifique intitulé: “Superficial liposculpture“, écrit conjointement par un américain, un Brésilien et un Italien. Ce dernier est le Dr Marco Gasparotti, dont je vous ai déjà parlé précédemment, et qui m’a reçu à Rome dans sa clinique.
Un jour qu’un confrère m’avait demandé la permission de venir observer mon travail de liposculpteur , il me dit : “Tu travailles avec la méthode de Gasparotti ?” Je lui précise : “Non, ce que tu observes, c’est ma méthode, j’ai toujours travaillé ainsi !”.
Et il m’apporta alors le livre mentionné, ouvrage que j’ai dévoré et qui m’a permis de connaître le docteur Gasparotti.
Pour moi, dès le départ, cette méthode s’était imposée au point que je ne pouvais imaginer travailler autrement. Il existe un plan de clivage juste sous le derme où la canule chemine tout naturellement et avec beaucoup d’aisance. Cette façon de procéder était identique à celle de l’éminent clinicien.
Sans l’avoir prévu, grâce à cette technique superficielle, j’avais accès à une clientèle beaucoup plus vaste, car tous les types de peaux, saines, flasques ou vieillies, pouvaient bénéficier de la liposuccion. Incidemment j’aimerais apporter une précision très importante. Si la peau pend par elle-même, sans que le poids de la graisse en soit responsable, elle restera avec cette caractéristique après la liposuccion, car la liposuccion ne confère pas d’élasticité à une peau qui n’en a plus; elle permet cependant à l’élasticité qui existe encore de s’exprimer .
Je le précise, car si la peau pend à cause du poids de la graisse, et que par la liposuccion vous enlevez ce poids, la peau reprendra sa place, souvent complètement. Si vous attachez une pierre par un élastique que vous laissez se tendre, celui-ci s’étirera selon le poids de cette pierre.
Si vous retirez la pierre, il remontera aussitôt. Mais si l’élastique était déjà étiré avant qu’on attache la pierre, il restera le même quand vous aurez enlevé cette pierre. C’est une observation similaire pour la peau.
Mais la cellulite, au fait, est-ce corrigible ? J’y viens. Tout le monde s’entend que la cellulite c’est cette fameuse peau d’orange si détestée par la gent féminine. Cependant, dans le langage populaire, la cellulite sert d’expression fourre-tout pour décrire tout ce qui est disgracieux sur le corps d’une femme tels bosses, trous, plis, ondulations, irrégularités, particulièrement les rondeurs le plus souvent “capitonnées”. Mais si les rondeurs disparaissent grâce à la canule d’aspiration, qu’adviendra-t-il de la peau d’orange et du vilain capitonnage ?
Écoutons le docteur Gasparotti : De plus, le phénomène de la cellulite n’est pas abordé, ni corrigé avec l’ancienne technique (de liposuccion en profondeur avec de grosses canules). Ces problèmes insolubles avec la liposuccion conventionnelle peuvent maintenant être traités avec succès grâce à la méthode appelée liposuccion superficielle. Gasparotti, Lewis, Toledo; Superficial Liposculpture, préface p. 1.
En effet, la cellulite doit cet aspect de peau d’orange aux fibres qu’on appelle retinaculum cuti, et qui retiennent la peau aux plans profonds. Si ces fibres sont mises sous tension, elles produisent sur la peau des irrégularités donnant l’aspect d’un capitonnage. On pourrait donc définir ainsi la cellulite : “une graisse spéciale donnant à la peau une apparence capitonnée. Cette apparence est due à des adhérences fibreuses qui tirent sur la peau, produisant le même effet que les boutons sur un matelas.“
Seuls les stades 2 et 3 se traitent par la liposuccion. Cela ne veut pas dire que la cellulite disparaîtra à coup sûr , mais les chances d’amélioration sont grandes, et cela, grâce à la liposuccion superficielle, car c’est en surface que siège la cause de la cellulite.
Le docteur Toledo du Brésil, a inventé une canule qui porte aujourd’hui son nom et qui brise avec efficacité les fibres qui sont responsables de la peau d’orange. Lorsque la cellulite est importante, on promène cette canule sous la peau, à la n de la liposuccion, sans aspirer de graisse, simplement pour couper les fibres dermiques responsables de la cellulite. Il ne faut cependant pas exagérer cette manoeuvre et couper trop de fibres, car elle pourrait donner lieu à des épanchements liquidiens appelés “séromes”. On reverra cette entité lorsqu’on parlera des complications.
Pourquoi les hommes sont-ils exempts de cellulite ? C’est parce que sur le plan anatomique, ils sont bâtis différemment des femmes d’abord, n’ayant que 30 % de leur graisse en sous-cutané alors que les femmes en ont 50 %. De plus, les lobules graisseux sont plus gros chez les femmes. J’ai déjà expliqué que la responsabilité de la cellulite incombait aux ces fibres qui retiennent la peau aux plans profonds. D’après le docteur J.P. de l’Estang, dans son livre : Liposculpture en Pratique, p. 13, “chez la femme, ces fibres seraient perpendiculaires à la peau, ce qui entraîne le capitonnage; chez les hommes, les fibres s’entrecroisent, ce qui permet à la peau de demeurer lisse ». À ce point de vue, on peut vraiment dire que les hommes sont privilégiés… on peut même ajouter que la cellulite est un héritage physiologique chez la femme, un phénomène naturel en quelque sorte.
Au début de ma pratique, je refusais systématiquement les personnes obèses qui me consultaient pour la liposuccion et je leur recommandais de perdre du poids. Le petit nombre qui réussissait ce défi pouvait bénéficier d’une liposuccion. Mais j’ai vite mesurée l’incohérence et modifiée ma stratégie.
Après un amaigrissement significatif, la liposuccion devenait beaucoup plus difficile. Par exemple, si vous prenez deux patientes de 150 livres (68 kg), dont l’une des deux a déjà pesé 180 livres (81 kg), la liposuccion de cette dernière sera beaucoup plus ardue à cause d’une plus forte proportion de tissu fibreux. Voici l’explication qui a résulté de mes observations cliniques. En maigrissant, les cellules graisseuses se vident, mais leur nombre ne diminue pas; pire encore, la proportion fibreuse des tissus graisseux est augmentée. Cela rend le travail plus pénible, les tissus étant beaucoup plus pâteux », plus difficilement pénétrables avec la canule, et la graisse devient ainsi moins facile à déloger . Parfois on a l’impression que la canule glisse dans les tissus sans ramener de graisse.
De plus, les résultats esthétiques seront moins impressionnants dans un tel cas, car très souvent, la peau aura perdu de son élasticité au moment de l’amaigrissement et se rétractera moins bien, donnant un moins beau résultat final. Si on doit liposculpter une patiente qui joue au yoyo avec son poids en perdant et gagnant des kilos, le meilleur moment pour l’intervention sera lorsque le yoyo est à son plus haut.
Beaucoup de chirurgiens croient encore le contraire, mais, selon mon expérience et appuyé par d’éminents spécialistes, entre autres le docteur Klein , l’inventeur de la tumescence, cette opinion est fondée. « Les résultats esthétiques d’une liposuccion chez un ancien obèse tendent à être moins impressionnants que ceux de la même liposuccion chez un patient opéré à son poids maximum”, soutient Klein dans on livre Tumescent Technique en page 264.
Je n’ai maintenant aucune objection à liposculpter les patients modérément obèses, surtout ceux qui ont maigri à plusieurs reprises et toujours rengraissé par la suite. Je deviens leur planche de salut, et croyez-moi, ce rôle me convient très bien. N’oublions pas que le but de la liposuccion est de rendre les gens plus heureux, non seulement au niveau morphologique, mais aussi psychologique (estime de soi, dépression, habillement, qualité de vie), hygiénique aussi (tablier graisseux, cuisses qui frottent) et au niveau de la santé du patient en général. n petit excès de graisse nuit à la beauté alors qu’un gros excès nuit à la santé.
Un jour que j’avais eu à traiter un cas d’abdomen très proéminent, la patiente, lorsqu’elle se leva debout après l’intervention, se mit à pleurer en disant “C’Est la première fois depuis 10 ans que je peux toucher mon pubis!”. Est-ce que cette patiente a vu sa vie changer ? En une heure à peine, elle est redevenue elle-même. Y a-t-il une limite de poids au-delà de laquelle la liposuccion n’est pas recommandée ? Bien sûr, ne serait-ce que pour des raisons sécuritaires, on ne fait pas de liposuccion chez tout patient au-delà de 40 d’indice de masse corporelle (IMC). Il arrive qu’après une liposuccion chez un client obèse, on assiste à une perte de poids extraordinaire de 20 ou 25 livres (10 à 12 kg) avec ou sans diète. Certains patients nous affirment n’avoir pas suivi de diète et avoir perdu ce poids naturellement et sans effort. D’autres fois, ils nous confirment avoir suivi une diète, mais la motivation était tellement grande à cause de la liposuccion et du coup de pouce qu’ils en avaient reçu, que cet amaigrissement s’était vécu en douceur , quasi sans douleur. Le rapport au corps et à la santé était alors totalement changé.
On a déjà parlé d’un effet sur la perte de poids, grâce à la liposuccion. Je trouve l’expression très appropriée. En français, on pourrait utiliser l’expression d’effet coup de pouce ». Chez une personne obèse, la liposuccion doit s’effectuer avec beaucoup de prudence et se faire par étapes, car les risques chirurgicaux y sont plus grands, entre autres, nous surveillons les complications d’ordre respiratoire.
Plutôt que de tenter deux énormes liposuccions de 4 litres chacune, on pourrait en proposer trois de 2 à 3 litres, avec plus ou moins deux mois de récupération entre chacune. Cela n’est pas systématique, car chaque demande doit être jugée au cas par cas.
L’anesthésie locale par la tumescence sera d’autant plus indiquée qu’un patient obèse supportera moins bien l’anesthésie générale que la personne mince. Avant de terminer ce chapitre qui nous permet de poser les questions les plus actuelles, je voudrais mentionner ici deux études récentes qui se prononcent en faveur de la liposuccion chez l’obèse. Tout d’abord, le a déjà mentionné que les hommes de plus de 40 ans qui font du ventre (graisse viscérale) sont vingt fois plus à risque de maladies cardiaques que les hommes minces. Selon ces chercheurs, l’endroit du corps où se loge la graisse est plus important que l’excès de poids, jusqu’à un certain point évidemment. C’est ainsi que la culotte de cheval n’aurait pour ainsi dire aucune conséquence sur la santé.
En des mots plus simples, cette information nous montre que pour vivre plus longtemps, il vaut mieux ressembler à une poire qu’à une pomme, peu importe notre sexe. Vous comprendrez que pomme signifie gros ventre alors que poire se rapporte aux fesses et cuisses trop dodues. Pour une obésité bien localisée à l’abdomen, la liposuccion sera une arme de choix, en agissant exactement sur la cause de l’excès de poids alors qu’une cure d’amaigrissement ne peut d’aucune façon être ciblée. L ’effet yoyo en est la démonstration : que d’efforts inutiles pour des personnes qui n’ont cependant qu’une vie à vivre.
En étudiant ces conditions, un autre fait troublant au sujet de l’amaigrissement nous est rapporté cette fois par des chercheurs de l’ Université Laval. Ces analyses poussées font la démonstration que même si l’opinion généralement acceptée chez les médecins est que maigrir est fort avantageux pour la santé des personnes obèses, l’amaigrissement, en brûlant les graisses, libère dans le sang plusieurs produits toxiques qui s’étaient accumulés dans le tissu adipeux.
Emprisonnées dans les graisses, ces substances étaient inertes et donc non activement préjudiciables à la santé, mais une fois libérées dans le sang, les BPC, pesticides et autres composés organochlorés, deviennent de véritables poisons.
Toujours dans cette même étude émanant de l’ Université Laval, on aurait détecté dix-neuf substances toxiques, en augmentation de 30 % dans le sang des sujets soumis à un régime amaigrissant.
Évidemment, les études sont trop récentes pour déterminer si ces substances peuvent causer des maladies, mais chose certaine, jouer au yoyo avec son poids ne semble plus aussi anodin qu’on le croyait. Il est rassurant de constater que lors d’une liposuccion, toutes ces substances toxiques, plutôt que de s’en aller dans le sang, en risquant de causer des dommages qu’on ne peut encore quantifier, sont aspirées par la canule pour être par la suite incinérées.
J’y constate un autre avantage d’avoir recours à la liposuccion, et de plus, avec la liposuccion, pas de yoyo possible, les cellules graisseuses enlevées ne reviennent plus jamais . En effet, le tissu graisseux retiré l’est pour toujours. Je termine ce chapitre avec un exemple éloquent de changement psychologique, grâce à la liposuccion. ne jeune fille de 19 ans, obèse ( figure 33), qui n’arrivait plus à maigrir, était devenue, en réponse à ses multiples frustrations et malaises intérieurs, d’un caractère quasi impossible à vivre pour ses parents : grossesse à 16 ans, décrochage scolaire, indiscipline, impolitesse et j’en passe…
En désespoir de cause, ils sont venus me rencontrer en consultation. Nous avons planifié quatre liposuccions successives, après un temps de récupération entre chacune: tronc, cuisses, fesses, bras. Elle a ensuite perdu 25 livres (1 1 kg) et son corps s’est effilé, son caractère s’est modifié : elle a vécu une véritable résurrection. Ses parents m’ont dit n’avoir jamais fait un aussi bon investissement, car ils aiment leur fille et ils lui ont offert un cadeau à la mesure de leurs désirs de la voir heureuse, enfin.
Comme nous l’avons démontré, grâce à la méthode tumescente mise au point par Klein, la liposuccion est devenue un procédé chirurgical pratiqué sur une base régulière, avec très peu de complications, une perte minime de sang et des résultats esthétiques très intéressants.
Des patients de tous âges et de tous gabarits défileront en consultation dans l’espoir qu’une liposuccion fera disparaître leurs complexes. De plus, avec la technique supercielle de Gasparotti , même les peaux vieillies et en perte d’élasticité peuvent pro ter de cette intervention et obtenir de beaux résultats, avec ou sans leurs vêtements.
La liposuccion tumescente peut corriger merveilleusement les bourrelets graisseux qui résisteraient aux diètes et à l’exercice. Par exemple, aucune diète ni exercice n’effaceront une culotte de cheval, ils diminueront plutôt la cuisse en entier , en lui gardant sa forme qui laissera bien en place la disgrâce inscrite dans l’hérédité de la cuisse. Bien plus, ceux qui font des diètes excessives pour venir à bout de ces bourrelets récalcitrants, peuvent en récolter de graves conséquences pour leur santé.
Citons à ce sujet, la journaliste Liliane Lacroix dans La Presse du 21 octobre 2001 : “Même si le nombre d’entre elles seront au régime toute leur vie, les femmes obsédées par le désir de perdre du poids, ou de maintenir celui qu’elles ont enfin atteint à coups de privation, d’efforts et de petites misères, ne vivront sans doute jamais, les terribles excès de l’anorexie nerveuse. Mais il est probable qu’elles auront passé des années à faire violence à un corps qui ne méritait pas ce traitement et qui ne manquera peut-être pas de regimber un jour. À entretenir un rêve contre-nature, elles sont nombreuses à passer tout simplement à côté de leur propre vie.”
Le jeune adulte mâle dispose de 15 % de graisse, alors que la jeune femme en aura facilement 30 %; cette proportion est moindre chez les athlètes. Chez la jeune femme, si le tissu graisseux diminue en bas de 22 %, les menstruations s’arrêtent, en bas de 17 %; elle devient stérile. De plus, les efforts surhumains pour venir à bout de ces bourrelets hors circuit », peuvent conduire à des désordres psychologiques, comme l’anorexie ou la boulimie.
Voici des exemples d’actrices dont le poids est sous la normale :
IMC signifie l’indice de masse corporelle (poids en kilos, divisé par la taille en mètres au carré), dont la normale se situe entre 20 et 25. Ainsi, 100 kilos pour 1,80 mètre (100 divisé par 3,24) donneront un IMC de 30. Les graisses, selon leur localisation dans le corps humain, vont répondre différemment aux restrictions caloriques. Certaines réserves graisseuses sont mobilisées plus vite que d’autres. Par exemple, une étude sur la diète et l’exercice chez la femme obèse a démontré que les graisses qui répondent le plus vite se situent à l’abdomen, ce qui est quand même une bonne nouvelle. Cette localisation s’explique en partie par la composition différente de la graisse, selon sa situation dans le corps humain. Ainsi la graisse abdominale contient plus d’acides gras saturés que la graisse de la culotte de cheval, par comparaison. Ainsi, des graisses différentes répondent différemment à une restriction ou à un excès caloriques.
Cela veut dire, et cette information est majeure, qu’à certains endroits du corps, la cellule graisseuse est programmée génétiquement pour “conserver sa graisse à tout prix”. Mais rassurez-vous, la liposuccion réglera ce problème une fois pour toutes, puisqu’elle supprime non pas seulement la graisse, mais aussi cette cellule graisseuse mal programmée, et qui colle aux “fesses” ou ailleurs. Or sans cellule graisseuse pour la recevoir , la graisse ne peut plus revenir.
Lorsqu’on envisage une liposuccion, la rencontre avec le médecin sera déterminante. Il est important que le patient exprime clairement quelles sont les parties de son anatomie qui lui déplaisent et pour quelle raison. Il est essentiel que les attentes soient bien expliquées, a n qu’il n’y ait pas de déception. Certains patients cependant ne seront jamais contents des résultats. Je pense qu’il s’agit parfois d’une approche d’acceptation de soi, en premier lieu. Lorsqu’une personne ne s’aime pas et qu’elle a un problème d’image, ayant peur de s’aimer , le travail de perception relève d’une autre spécialité, sans égard aux résultats. Ces gens trouveront à redire sur une petite marbrure de la peau, ou encore se placeront dans une position extravagante, qui fera apparaître une dénivellation ou une bosse invisible autrement. Ce genre d’insatisfaction ne compte que pour un faible pourcentage de la clientèle, heureusement. Pour la majorité des cas, il y aura à la base une grande motivation et des attentes réalistes.
Les différentes aspérités ou bosses » qu’on retrouve sur le corps ne sont pas à 100 % graisseuses : elles contiennent des muscles et des os qui ne changeront pas après la liposuccion. Cela doit être expliqué et compris, car un patient déçu en parlera à 21 personnes, alors qu’un patient satisfait ne se confiera qu’à 7 personnes. Et peut-être encore moins, lorsqu’il s’agit de liposuccion, car la plupart des gens préfèrent qu’on les croit naturellement minces, et non pas chirurgicalement retouchés, comme je l’entends souvent pour “Cher”.