Sans le savoir, peu de temps, peu de temps après avoir commencé la liposuccion, j’ai adopté tout naturellement une façon de travailler décrite dans un livre magnifique intitulé: « Superficial liposculpture« , écrit conjointement par un américain, un Brésilien et un Italien. Ce dernier est le Dr Marco Gasparotti, dont je vous ai déjà parlé précédemment, et qui m’a reçu à Rome dans sa clinique.
Un jour qu’un confrère m’avait demandé la permission de venir observer mon travail de liposculpteur , il me dit : « Tu travailles avec la méthode de Gasparotti ? » Je lui précise : « Non, ce que tu observes, c’est ma méthode, j’ai toujours travaillé ainsi ! ».
Et il m’apporta alors le livre mentionné, ouvrage que j’ai dévoré et qui m’a permis de connaître le docteur Gasparotti.
Pour moi, dès le départ, cette méthode s’était imposée au point que je ne pouvais imaginer travailler autrement. Il existe un plan de clivage juste sous le derme où la canule chemine tout naturellement et avec beaucoup d’aisance. Cette façon de procéder était identique à celle de l’éminent clinicien.
Sans l’avoir prévu, grâce à cette technique superficielle, j’avais accès à une clientèle beaucoup plus vaste, car tous les types de peaux, saines, flasques ou vieillies, pouvaient bénéficier de la liposuccion. Incidemment j’aimerais apporter une précision très importante. Si la peau pend par elle-même, sans que le poids de la graisse en soit responsable, elle restera avec cette caractéristique après la liposuccion, car la liposuccion ne confère pas d’élasticité à une peau qui n’en a plus; elle permet cependant à l’élasticité qui existe encore de s’exprimer .
Je le précise, car si la peau pend à cause du poids de la graisse, et que par la liposuccion vous enlevez ce poids, la peau reprendra sa place, souvent complètement. Si vous attachez une pierre par un élastique que vous laissez se tendre, celui-ci s’étirera selon le poids de cette pierre.
Si vous retirez la pierre, il remontera aussitôt. Mais si l’élastique était déjà étiré avant qu’on attache la pierre, il restera le même quand vous aurez enlevé cette pierre. C’est une observation similaire pour la peau.
Mais la cellulite, au fait, est-ce corrigible ? J’y viens. Tout le monde s’entend que la cellulite c’est cette fameuse peau d’orange si détestée par la gent féminine. Cependant, dans le langage populaire, la cellulite sert d’expression fourre-tout pour décrire tout ce qui est disgracieux sur le corps d’une femme tels bosses, trous, plis, ondulations, irrégularités, particulièrement les rondeurs le plus souvent « capitonnées ». Mais si les rondeurs disparaissent grâce à la canule d’aspiration, qu’adviendra-t-il de la peau d’orange et du vilain capitonnage ?
Écoutons le docteur Gasparotti : De plus, le phénomène de la cellulite n’est pas abordé, ni corrigé avec l’ancienne technique (de liposuccion en profondeur avec de grosses canules). Ces problèmes insolubles avec la liposuccion conventionnelle peuvent maintenant être traités avec succès grâce à la méthode appelée liposuccion superficielle. Gasparotti, Lewis, Toledo; Superficial Liposculpture, préface p. 1.
En effet, la cellulite doit cet aspect de peau d’orange aux fibres qu’on appelle retinaculum cuti, et qui retiennent la peau aux plans profonds. Si ces fibres sont mises sous tension, elles produisent sur la peau des irrégularités donnant l’aspect d’un capitonnage. On pourrait donc définir ainsi la cellulite : « une
graisse spéciale donnant à la peau une apparence capitonnée. Cette apparence est due à des adhérences fibreuses qui tirent sur la peau, produisant le même effet que les boutons sur un matelas.«
Seuls les stades 2 et 3 se traitent par la liposuccion. Cela ne veut pas dire que la cellulite disparaîtra à coup sûr , mais les chances d’amélioration sont grandes, et cela, grâce à la liposuccion superficielle, car c’est en surface que siège la cause de la cellulite.
Le docteur Toledo du Brésil, a inventé une canule qui porte aujourd’hui son nom et qui brise avec efficacité les fibres qui sont responsables de la peau d’orange. Lorsque la cellulite est importante, on promène cette canule sous la peau, à la n de la liposuccion, sans aspirer de graisse, simplement pour couper les fibres dermiques responsables de la cellulite. Il ne faut cependant pas exagérer cette manoeuvre et couper trop de fibres, car elle pourrait donner lieu à des épanchements liquidiens appelés « séromes ». On reverra cette entité lorsqu’on parlera des complications.
Pourquoi les hommes sont-ils exempts de cellulite ? C’est parce que sur le plan anatomique, ils sont bâtis différemment des femmes d’abord, n’ayant que 30 % de leur graisse en sous-cutané alors que les femmes en ont 50 %. De plus, les lobules graisseux sont plus gros chez les femmes. J’ai déjà expliqué que la responsabilité de la cellulite incombait aux ces fibres qui retiennent la peau aux plans profonds. D’après le docteur J.P. de l’Estang, dans son livre : Liposculpture en Pratique, p. 13, « chez la femme, ces fibres seraient perpendiculaires à la peau, ce qui entraîne le capitonnage; chez les hommes, les fibres s’entrecroisent, ce qui permet à la peau de demeurer lisse ». À ce point de vue, on peut vraiment dire que les hommes sont privilégiés… on peut même ajouter que la cellulite est un héritage physiologique chez la femme, un phénomène naturel en quelque sorte.