Le tissu graisseux

Ce que je remarque régulièrement dans mes contacts avec la clientèle, c’est cette haine quasi viscérale pour la graisse. Dans un geste méprisant, les patients ou patientes, l’un autant que l’autre prennent à pleines mains un pli graisseux, et le soulèvent avec horreur, exprimant leur rancoeur, leur dégoût de cette graisse, qui parfois représente un galbe naturel plutôt gracieux. D’autres fois cependant, à l’abdomen, aux flancs, à l’interne ou à l’externe cuisse, cette graisse devient vraiment repoussante et dévalorisante pour celui ou celle qui la supporter au quotidien.

Heureusement pour le liposculpteur et ses patients, le tissu graisseux est très peu vascularisé, ce qui signifie que l’on n’y trouve pas d’artères ni de veines importantes. Donc pas de problème à y cheminer avec une canule, à condition bien sûr , d’éviter le toit et le plancher , c’est-à-dire le derme de la peau par en haut, et le muscle par en bas. Cela est grandement facilité par la tumescence qui, comme nous le verrons plus loin, gonfl e le tissu graisseux et donne tout l’espace nécessaire à la canule.

Quand on parle de tissu graisseux ou adipeux, on veut dire un groupement de cellules, chacune remplie d’une goutte d’huile. Ces cellules qu’on appelle adipocytes, sont groupées en lobules, lesquels sont séparés les uns des autres, par des fibres qu’on appelle « septas ». Ces fibres peuvent être en plus ou moins grande quantité selon chaque personne, sa constitution, sa génétique. Les sportifs en ont plus en général, de même que ceux qui ont maigri, mais ici c’est relatif. Le haut du dos en contient beaucoup, l’intérieur de la cuisse très peu. Moins il y en a, plus le travail chirurgical est facile, puisque ces fibres sont des obstacles au cheminement de la canule.

Chez les adultes, les lobules graisseux ne possèdent qu’une artériole. Donc très peu de saignement et grâce à la tumescence nous obtenons un tissu pratiquement avasculaire. Les cellules graisseuses ont la capacité de se multiplier jusqu’à la puberté, on appelle cela de l’hyperplasie, après cela, elles pourront augmenter de volume, mais leur nombre restera stable, cela s’appelle de l’hypertrophie.

Donc, quand un adulte engraisse, il fait de l’hypertrophie graisseuse, et de l’atrophie, lorsqu’il maigrit, mais le nombre de ses cellules graisseuses reste le même. Seule la liposuccion peut faire diminuer le nombre des cellules graisseuses.

Rappelons brièvement les multiples fonctions du tissu graisseux:

  • un réservoir d’énergie, comme un bidon d’essence;
  • un isolant thermique, une espèce de laine minérale;
  • un pare-choc, une sorte de capitonnage à l’épreuve des coups;
  • une source de « sex appeal ». C’est la graisse qui détermine le galbe, la ligne, la beauté du corps humain. Cette ligne pourra être altérée par trop ou trop peu de graisse. Autant les photos d’obésité en Amérique que celles de cachexie au Biafra, s’éloignent des critères populaires de la beauté représentés par Claudia Schiffer ou Charlize Theron.

Accepter son corps est également une notion qui change selon les époques. Les premières impressions face au célèbre tableau de Rubens, intitulé Les Trois Grâces , nous situent dans le regard du passé. Les canons de la beauté en 1639 et ceux d’aujourd’hui nous semblent irréconciliables. Est-ce notre façon de voir le corps qui a changé ? On peut y admirer ces femmes bien enrobées ou les juger trop grosses, selon notre point de vue. Pourtant, ces femmes sont remarquablement belles. Leur maintien, leur port de tête, leur sourire et l’apparent contentement de soi qui émane d’elles ne laissent planer aucun doute : elles se sentent belles et nous le font savoir . Si bien que l’on tombe effectivement en admiration devant ces visages épanouis et séducteurs, ces ventres maternels, ces cuisses larges et charpentées.

La distribution de la graisse, comme nous le verrons plus loin, détermine une image masculine ou féminine. Son acceptabilité varie selon les époques et nous amène à poser un regard plus global sur la beauté telle que la publicité nous la définit avec ses stéréotypes ou telle que chaque personne peut l’incarner avec sa personnalité propre.

Du côté féminin, la silhouette idéalisée, qui a varié avec les siècles et les modes, est beaucoup plus galbée, et répond à des fantasmes et à un imaginaire évocateur de sensualité, mettant en évidence la minceur . L ’homme conserve plus de graisse à la partie supérieure du corps et la femme davantage à la partie inférieure. Cependant, le « mâle » valorisé par les revues à la mode possède plutôt des muscles bien définis, entre autres à l’abdomen, où une « échelle » sera très recherchée, ce que certains ont rebaptisé le « six pack ».

Source: LA LIPOSUCCION| Tout ce qu’il faut savoir avant, pendant et après – Dr André Dupuy

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