S’il existe un endroit où les grosses canules doivent être prohibées, c’est bien au niveau des fesses. Plusieurs chirurgiens refusent d’opérer ce site parce qu’ils y ont obtenu de mauvais résultats, soit une fesse tombante, un pli fessier courbé, une peau pleine d’irrégularités ou d’autres complications inesthétiques. C’est parce qu’ils ignorent la meilleure façon d’approcher cette article dans une revue médicale sérieuse dans laquelle l’auteur, un plasticien réputé avouait que les fesses étaient une zone interdite en liposucion. Il aurait dû intituler son article: “Les fesses constituent une zone difficile en liposuccion,, mais non interdite. Chirurgien non expérimentés, prière de s’abstenir.”
Voici la marche à suivre pour liposculpter de belles fesses :
Bien évaluer le travail à faire, en traçant des dessins qui cartographient clairement les zones dites de sévérité et les zones d’effleurement;
Employer de fines canules, ne dépassant jamais 3 mm de diamètre;
Travailler dans le sens de la gravité, et non pas de façon transversale, ce qui pourrait entraîner des irrégularités de la peau, c’est-à-dire des vagues.
Contrairement à la culotte de cheval, où l’on doit aplatir une rondeur exagérée, pour la zone spécifique de la fesse, il faut conserver une belle rondeur qui est le propre d’une courbe naturelle. Une fesse plate ne correspondrait pas du tout aux critères actuels de la beauté.
Le défaut dont se plaignent souvent les patientes se situe à la « pomme » de la fesse, c’est l’expression consacrée par le langage populaire! Il s’agit d’une bosse à la partie inféro-latérale de la fesse qui s’accentuera en vieillissant, répondant ainsi aux lois de la gravité. A v ec les années, le poids de la fesse, autant le muscle que la graisse, fait dévier la fesse vers l’extérieur. Évidemment, un exercice assidu préviendra la portion musculaire de ce problème, mais une liposuccion judicieuse, pourra en régler la portion graisseuse. Je dis bien une liposuccion judicieuse, car le muscle fessier étant un gros muscle, il est responsable d’une grosse partie de la fesse. Le chirurgien doit en tenir compte et ne pas croire que la fesse est un puits de graisse sans fond, qu’on peut aspirer à volonté. L ’oublier pourrait causer ni plus ni moins que des fesses plates.
À cause du poids de la graisse fessière, la nature a prévu des ligaments qui tiennent la fesse en place, ce sont les ligaments de Jacques. Le sein de la femme a également ce genre de ligaments, appelés les ligaments de Cooper.
Avec l’âge et le poids de la graisse, même chose pour le sein, ces ligaments perdent de leur élasticité et leur relâchement progressif entraîne une chute de la fesse, surtout la pomme de la fesse. La liposuccion soulagera ces ligaments fatigués en permettant à la fesse de reprendre sa place. Je ne dis pas remonter, car la fesse ne remonte pas spectaculairement, contrairement à l’abdomen, qui continuera toujours de me surprendre.
Ces ligaments cependant, rendent la fesse plus sensible, c’est pourquoi elle devra être très bien anesthésiée, sinon, une petite sensation de chocs électriques rendra la liposuccion désagréable pour la patiente. Avant l’intervention, il est important d’avoir une photo qui montre bien le pli fessier, car celui-ci n’est pas toujours parfaitement vertical, à cause d’un problème de hanches, d’une jambe plus courte que l’autre, ou simplement d’un défaut anatomique. Parfois on remarque qu’une fesse est plus basse que l’autre. Le plus souvent, les patientes n’avaient jamais remarqué ces légers défauts, et sans cette photopreuve, elles pourraient croire à tort que c’est la liposuccion qui a entraîné ce déséquilibre.
Une autre particularité qu’on rencontre parfois, c’est que la graisse ne semble pas avoir été placée à la bonne place sur les fesses. La fesse est plate, très cellulitique, et au sacrum, juste au-dessus des fesses, on trouve une masse de graisse parfois importante et peu esthétique, que j’ai baptisée irrespectueusement « le bumper ». C’est comme si la graisse, par un caprice de la nature, n’était jamais descendue à sa place.
La liposuccion rendra un grand service en aspirant à tout jamais ce supplément, rétablissant le galbe beaucoup plus naturel de cette région. La fesse ne sera pas corrigée puisqu’on n’y touche pas, mais elle paraîtra moins plate, débarrassée de cette protubérance graisseuse. On peut aussi, pour corriger la cellulite fessière, passer la canule spéciale appelée « Toledo », qui coupe les adhérences responsables de la cellulite à la place. (cf g. 152)
La répartition de la graisse sur le corps, relève de la génétique. Les femmes de race noire sont particulièrement pourvues au niveau des fesses et il m’est arrivé d’enlever près d’un litre de graisse dans chaque fesse, avec d’excellents résultats. La position du patient durant l’intervention est particulièrement importante pour les fesses, si on veut des résultats voisins de la perfection. C’est pourquoi, lorsque je demande à mon assistante: « prenez la position fesse !», elle comprend très bien que la patiente doit être à plat ventre, avec un coussin spécial sous son bassin, qui place les fesses bien en évidence, et permet à la canule d’aller dans les moindres recoins. Nous avons déjà abordé le sujet de la banane sous-fessière avec la cuisse, puisque cette banane forme la jonction entre la cuisse et la fesse. Ici, le travail sous-cutané est encore d’une grande précision.
Le traitement de cette banane demande beaucoup de doigté, puisqu’elle est en partie, un support de la fesse en plus des ligaments suspenseurs de Jacques, mais j’ajoute encore que, si le liposculpteur aborde ce site anatomique trop cavalièrement, en ne restant pas en superficie avec sa canule, il pourra faire descendre la fesse, ou encore créer un double ou triple pli avec le pli sous-fessier , qu’on appelle plus savamment le pli gluteal.
Comme je l’ai déjà mentionné, chaque site anatomique comporte « ses caprices », et c’est la façon dont le liposculpteur traitera toutes ces zones délicates, qui fera la perfection des résultats.
La liposuccion complète des cuisses est une procédure très esthétique qui peut changer une vie, mais elle nécessite que le chirurgien ait une grande expérience et des compétences d’exécution impeccables car les deux cuisses doivent non seulement être affinées et améliorées, mais aussi identiques.
Cela est tout à fait possible, et pour ma part, j’ai liposculpté avec succès des centaines de cuisses complètes à ce jour. Bien sûr, plus le patient est jeune, plus la procédure est facile et plus les résultats sont prévisibles. Les tissus sont fermes, la peau est tonique, et les résultats le confirmeront, par conséquent. J’ai même réalisé cette procédure sur des femmes de 60 ans et plus avec des résultats très appréciables. Elles n’ont exprimé qu’un regret : avoir attendu si longtemps pour avoir les cuisses qu’elles avaient toujours désirées. Cependant, chez les patients plus âgés, une approche plus conservatrice est nécessaire pour la partie interne de la cuisse afin d’éviter de créer un relâchement cutané.
Le côté externe de la cuisse, ayant déjà été expliqué ci-dessus avec la déformation en violon, nous nous concentrerons sur les trois autres côtés de la cuisse : les côtés interne, antérieur et postérieur.
La face interne de la cuisse
La face interne de la cuisse est un site que les Anglais diraient. Plusieurs chirurgiens refusent de s’y attaquer, ayant obtenu de très mauvais résultats et croyant à tort que cette région est impossible à liposculpter. Ils ont tort car ce site se sculpte très bien et donne des résultats magnifiques. L’astuce : tenir la canule comme un archet de violon et la jouer doucement. La face interne de la cuisse adore une sérénade !
Ce site est en outre subdivisé en trois sections qui doivent être abordées différemment, en gardant à l’esprit que dans la face interne de la cuisse, la graisse est dépourvue de fibres et ressemble à de la gelée. Une fois observée, elle s’aspire si facilement qu’il est facile d’en faire trop. Le résultat sera décevant, ce qu’un chirurgien expérimenté évitera. D’un autre côté, ce manque de fibres en fait une excellente graisse lorsque vous souhaitez la réinjecter dans une zone où elle fait défaut. Par conséquent, nous avons ici :
le tiers supérieur ou la bosse ;
le tiers moyen ou le sillon ;
le tiers inférieur ou le genou.
Le tiers supérieur ou la bosse de la cuisse est un site privilégié pour la liposuccion, facile à réaliser avec de bons résultats, parfois même avec une peau relâchée ou âgée. Le secret est de travailler superficiellement et d’enlever suffisamment, car les patients ressentent une haine viscérale pour ce site graisseux, qui devient particulièrement inesthétique avec l’âge. De plus, l’amélioration se ressent quotidiennement, car lorsque les cuisses se frottent l’une contre l’autre, ces personnes vivent un véritable calvaire. Une procédure aussi bénigne que la liposuccion les soulage de cet inconfort à jamais, sans laisser la moindre cicatrice, puisqu’un chirurgien “rusé” peut faire l’incision dans les poils pubiens et ainsi ne laisser aucune trace de son passage. Je dois cependant admettre que les poils pubiens disparaissent, et cette petite astuce devient de moins en moins possible.
Le tiers moyen ou le sillon présente souvent une dépression dont il faut se méfier si l’on souhaite corriger ce défaut. Parfois, si le sillon est très visible, il est nécessaire de s’abstenir complètement d’aspirer à cet endroit ou de le toucher à peine, juste pour faire le lien entre les deux autres tiers.
La position du patient sur la table d’opération est également très importante pour obtenir un résultat proche de la perfection. Ce sont tous ces petits détails qui rendront les patients heureux, grâce à des résultats qui répondent à leurs attentes.
Le tiers inférieur, c’est-à-dire le genou, est un site qui nécessite de la prudence car, encore une fois, puisque nous sommes sur la face interne de la cuisse, la graisse dépourvue de fibres s’aspirera très facilement. Cependant, bien liposculpté, le genou sera particulièrement beau et donnera une très belle jambe. De plus, la peau guérit très bien à ce niveau, et les incisions ne laissent pratiquement aucune trace visible.
Une patiente très satisfaite de sa liposuccion du genou a cependant trouvé que lorsqu’elle s’accroupissait, ses genoux paraissaient moins naturels. Je lui ai expliqué que c’est la position accroupie qui est moins naturelle et qu’elle avait le choix d’avoir des genoux magnifiques 999 fois sur 1000, ou une fois sur 1000, lorsqu’elle s’accroupissait. Cette anecdote fait sourire : un liposculpteur doit savoir négocier ce genre d’argument.
À une autre occasion, j’avais enlevé une culotte de cheval très inesthétique, et la patiente est revenue me voir six mois plus tard pour me dire qu’en s’asseyant sur les toilettes, sa cuisse externe prenait une forme étrange, mais qu’autrement, elle était toujours aussi heureuse et satisfaite ! J’ai dû passer une demi-heure à la convaincre qu’elle avait le choix entre des cuisses superbes toute la journée ou, en s’asseyant sur les toilettes, un profil moins agréable à regarder…
Devrions-nous simplement déplacer le miroir ?
La face antérieure de la cuisse
La face antérieure de la cuisse est un site qui n’est pas souvent impliqué. En effet, il présente certains pièges que le liposculpteur expérimenté saura éviter. Tout d’abord, le patient regarde la partie avant de ses cuisses d’en haut et se voit différemment de la réalité, puisque dans les yeux des autres, c’est de face qu’elle montre ses cuisses. Le patient, en regardant dans le miroir, ne voit plus les défauts qu’elle voyait d’en haut ou les voit différemment. Elle croit alors que c’est l’éclairage qui déforme la réalité ou la perspective de sa propre hauteur alors qu’elle essaie de son mieux d’expliquer au chirurgien ce qu’elle n’aime pas dans la partie avant de ses cuisses. Il pourrait s’agir de vagues, de trous, de bosses, d’irrégularités cutanées ou simplement d’une accumulation de trop de graisse à ce niveau.
Voici le plan d’action :
Lorsque la face antérieure de la cuisse est trop grasse, elle peut être liposculptée, mais à condition de ne jamais enlever plus de 50 % de la graisse et d’utiliser des canules très fines ne dépassant pas la taille d’une aiguille à tricoter (3 mm). Sinon, des irrégularités cutanées peuvent survenir, et c’est un site qui ne pardonne pas.
Si la face antérieure de la cuisse n’est pas trop grasse mais présente vraiment ce que le patient a vu d’en haut, il peut s’agir d’un peu de cellulite. Au point où parfois les patients refusent de porter des shorts. À ce stade, il est possible d’utiliser simplement une canule spéciale (Toledo ou Blugerman) qui détend la peau sans aspirer la graisse, avec l’espoir d’améliorer cette cellulite, qui est due à de multiples adhérences comme je l’ai déjà expliqué.
Cependant, le degré d’amélioration de cette cellulite ne peut pas être prédit avec certitude, et il est important de l’expliquer à l’avance au patient, car ce type d’amélioration n’est pas aussi prévisible qu’une liposuccion pure et simple. En quittant ce site très particulier qu’est la face antérieure de la cuisse, mentionnons la partie supérieure du genou, qui est souvent dodue. Bien que pas facile, un chirurgien expérimenté parviendra à bien niveler cette zone, sans laisser de traces de son passage.
La face postérieure de la cuisse
Cette fois, c’est vrai, à de très rares exceptions près, la partie postérieure de la cuisse ne se prête pas bien à la liposuccion. Tout d’abord, la graisse y est généralement très fine, et s’y aventurer pourrait entraîner des irrégularités cutanées.
De plus, d’un point de vue médico-chirurgical, si nous traitions les quatre côtés de la cuisse dans la même séance, c’est-à-dire toute la circonférence de la cuisse, nous pourrions avoir de graves complications de phlébite dues à un “effet garrot”, c’est-à-dire un œdème postopératoire qui piégerait la cuisse en obstruant la circulation.
Sur la face postérieure de la cuisse, nous nous limitons à opérer une fine portion, située juste sous la fesse, et quantitativement insignifiante, appelée la “banane” sous la fesse.
La “banane” sous la fesse est particulièrement inesthétique chez certains et mérite d’être aspirée. De plus, je l’inclus toujours lorsque j’opère une culotte de cheval. Encore une fois, permettez-moi d’utiliser le mot anglais, car la banane a un rôle anatomique très utile, car elle soutient la fesse, et si elle était enlevée trop radicalement, elle produirait une fesse relâchée, aggravant la situation plutôt que de l’améliorer.
Mais rassurez-vous, le chirurgien expérimenté procédera très superficiellement au niveau de la “banane”, pour affiner ce site particulier. Je suis convaincu que la technique de liposuccion superficielle de Gasparotti, que j’ai déjà mentionnée, s’applique partout sur le corps, mais pour la “banane” sous la fesse, cette technique est un “must” si vous voulez des résultats proches de la perfection. Tout en réduisant légèrement la face postérieure de la cuisse, la disparition de cette banane sous la fesse améliore l’effet visuel de manière très belle.
La cuisse totale vue sous différents angles
La cuisse totale peut présenter toutes sortes de particularités auxquelles le liposculpteur doit faire face tout en restant très créatif.
Après l’abdomen, l’intervention la plus populaire en liposuccion est sans contredit la cuisse latérale supérieure appelée aussi culotte de cheval. Le flanc situé juste au-dessous, et mieux connu sous le nom de poignée d’amour apporte aussi son lot de mécontentement. C’est pourquoi je traite ces deux sites comme un ensemble anatomique, et lorsque la patiente vient pour sa culotte de cheval, je l’incite, quand c’est indiqué, à faire faire les deux en même temps. Pourquoi corriger un seul défaut, et garder l’autre pour plus tard, alors qu’on peut enlever les deux rondeurs en même temps, à un coût moindre, et se débarrasser du problème dans son entier?
Comme nous l’avons effleuré dans un chapitre précédent, la déformation en violon associe trois anomalies :
la culotte de cheval;
la poignée d’amour;
une zone plus ou moins creuse, entre ces deux bosses de graisse, c’est la dépression iliaque.
Notons toutefois que si trois anomalies amènent la déformation en violon, sa correction devra outrepasser ces trois anomalies. En effet, l’expérience m’a appris que, pour avoir un excellent résultat, il faut corriger le bas de la fesse et la banane, c’est-à-dire cette saillie graisseuse en forme de banane, à la partie supéro-postérieure de la cuisse.
En effet, le poids et le volume de la graisse à ces deux endroits, fesse et banane, poussent la cuisse vers l’extérieur , accentuant la culotte de cheval. J’ai baptisé ces deux endroits, le triangle, car lorsqu’on fait le dessin sur la patiente, on obtient la forme d’un triangle.
Notons toutefois que si trois anomalies amènent la déformation en violon, sa correction devra outrepasser ces trois anomalies. En effet, l’expérience m’a appris que, pour avoir un excellent résultat, il faut corriger le bas de la fesse et la banane, c’est-à-dire cette saillie graisseuse en forme de banane, à la partie supéro-postérieure de la cuisse.
En effet, le poids et le volume de la graisse à ces deux endroits, fesse et banane, poussent la cuisse vers l’extérieur , accentuant la culotte de cheval. J’ai baptisé ces deux endroits, le triangle, car lorsqu’on fait le dessin sur la patiente, on obtient la forme d’un triangle.
Les flancs graisseux ou poignées d’amour sont à peu près toujours présents, surtout qu’après la ménopause, ils ont tendance à prendre du volume. Les réduire par la liposuccion, prendra la forme d’une véritable cure de jouvence. Fait très important à noter , la poignée d’amour est très présente chez le sexe masculin et cet aspect constitue une demande constante en liposuccion avec d’excellents résultats, mais elle exige une technique sûre, puisque la graisse y est très fibreuse et qu’elle se déloge plus difficilement.
La dépression iliaque, cette zone creuse entre les deux rondeurs de la déformation en violon, est parfois complètement dépourvue de graisse. À ce moment-là, on commence par récolter de la graisse à la cuisse externe ou au flanc, et à la n de l’intervention, on réimplante cette graisse toute fraîche “moissonnée”, pour colmater la zone creuse. Puis, avec les pouces, le chirurgien moule cette nouvelle graisse, comme s’il s’agissait de pâte à modeler , pour la répartir de façon homogène.
Comme la graisse réinjectée ne reprend pas vie à 100 %, on pourra s’en garder au congélateur , pour en remettre quelques mois plus tard. À ce moment-là, on espère obtenir la ligne que j’ai baptisée « Claudia Schiffer », qui est une ligne harmonieuse, un galbe parfait qui part du flanc jusqu’au genou externe, sans aucune cassure ni relief. Si nous revenons à la culotte de cheval, la première des deux inséparables, répétons que c’est elle qui a motivé l’invention de la liposuccion. En effet, les gros ventres, surtout les tabliers, étaient traités par la lipectomie, malgré une rançon cicatricielle incontournable, mais au moins, avec les vêtements, la disgrâce ne paraissait plus, sauf dans l’intimité.
Pour la culotte de cheval, l’opération était beaucoup moins appropriée, car le bloc de graisse à enlever était plus dur et moins bien circonscrit qu’un tablier graisseux; aussi, l’intervention causait une telle cicatrice, que la patiente ne pouvait pratiquement plus se montrer les cuisses. Puis vint enfin la liposuccion…
Mais ce que la patiente doit bien comprendre encore une fois, c’est que la liposuccion n’a d’accès qu’à la graisse. Si le muscle est « bombé » à cet en droit, ou que l’os est proéminent, il pourra demeurer une certaine rondeur, quoique l’amélioration sera toujours très valable. Bien sûr certaines patientes ne seront pas contentes, même avec d’excellents résultats, car elles auraient voulu être comme une amie, qui est allée chez tel chirurgien qui lui n’a laissé aucune rondeur . Mais cet autre chirurgien aurait-il fait mieux, car chaque patiente est différente, et à vouloir trop en enlever pour aplatir la région à tout prix, cela entraînerait des irrégularités de la peau, fort inesthétiques, rappelant un peu le cuir repoussé.
Je profite de cette photo (Fig. 131) pour exprimer une certaine réserve concernant les comparaisons entre différents praticiens. Malgré mon expérience de plus de 5000 interventions, je ne peux jamais offrir à un patient la garantie absolue de ce que sera le résultat d’une liposuccion. Ce que je sais avec certitude est que la qualité du traitement, l’attention portée aux patients et à sa motivation à améliorer son apparence pour de longues années, tout cela guide chacun de mes gestes professionnels dans le dialogue le plus transparent possible.
L’abdomen constitue le site le plus ciblé en liposuccion. Il dépasse de loin tous les autres sites d’intervention, et de beaucoup. Cela s’explique tout d’abord parce que ce site concerne autant les hommes que les femmes, ce qui n’est pas le cas pour les cuisses, les fesses où la demande masculine est quasi inexistante. En second lieu, en raison des effets post-grossesses, de l’obésité androïde et l’hérédité aidant, les femmes sont souvent concernées par un excès de graisse à l’abdomen. Heureusement, la peau de l’abdomen étant d’une qualité exceptionnelle, surtout chez les femmes, es résultats esthétiques sont au rendez-vous, car la peau pourra se redraper ensuite très naturellement.
La liposuccion apporte une réponse efficace aux personnes aux prises avec un excès de graisse à ce niveau, même chez les personnes âgées, qui au fil des ans ont accumulé énormément de graisse à l’abdomen. Je vous ai même raconté ce cas pathétique où j’ai dû faire l’intervention en deux phases, opérant la partie gauche puis deux mois plus tard, la partie droite, en enlevant environ quatre litres de gras à chaque intervention. Ajoutons qu’il existe une autre façon, moins anecdotique d’intervenir en deux phases sur l’abdomen. On commence par la partie située sous l’ombilic, soit l’hypogastre et dans un deuxième temps, on opère la partie située au-dessus de l’ombilic, soit l’épigastre. Cela, bien sûr lorsque l’abdomen est trop important pour être traité d’un seul coup, ce qui est toutefois rarissime.
Rappelons que l’abdomen est un site particulier qui demande certaines connaissances anatomiques, aussi bien en surface qu’en profondeur. En surface, l’abdomen se divise en quatre régions que le liposculpteur doit bien posséder, pour surtout, bien l’expliquer à son patient.
L’épigastre ou haut abdomen que les patientes appellent l’estomac;
L ’hypogastre ou bas abdomen que la plupart appellent « la bedaine », et qui parfois, se complique d’un tablier;
La région péri-ombilicale qui doit être bien liposculptée, sinon elle donnera l’aspect d’un beigne;
La partie du centre qu’on peut appeler la taille; cette partie fait le lien entre le haut et le bas de l’abdomen.
Pourquoi ces considérations anatomiques sont-elles importantes ? Pour savoir de quelle zone précise on parle : parfois la liposuccion ne s’adressera qu’au bas abdomen, plus rarement seulement qu’au haut abdomen, mais la plupart du temps c’est l’abdomen tout entier qui sera l’objet de la liposuccion.
Il est très important de rappeler ici que la liposuccion ne peut corriger un gros ventre dû à des muscles en perte de tonus. Il est non moins important, au moment de la consultation, de faire un bon diagnostic, et de bien expliquer les tenants et aboutissants de l’intervention. L ’honnêteté du chirurgien est toujours extrêmement importante, spécialement en liposuccion. Un patient vous sera toujours très reconnaissant de lui avoir tout dit avant l’intervention, de façon à ce qu’il prenne une décision éclairée.
Comme je l’ai déjà mentionné, le diagnostic à faire ici est très important surtout dans les cas d’abdomens très proéminents connus sous le terme “ventre dur”.
En effet, cette proéminence est causée par de la graisse viscérale, c’est-à-dire située derrière le muscle, lequel muscle étant alors d’une extrême acidité, accentuera justement cette bedaine. Bien sûr, le liposculpteur n’a aucun accès derrière le muscle. On pourrait dire que ce muscle ne se contracte plus, à la manière d’un élastique qui a été trop étiré. La liposuccion est donc impossible dans le cas d’un ventre dur .
On conçoit sans difficulté, l’importance des muscles dans la conformation de l’abdomen, en particulier de ceux qui forment la ceinture abdominale, appelée souvent sangle abdominales.
Lorsque ces muscles sont trop faibles, le poids des viscères plus la graisse qui les entoure poussent le ventre par en avant, ce qui augmente exagérément le « creux » de la colonne vertébrale, entraînant souvent des douleurs au dos, plus précisément à la région lombaire.
Par la liposuccion, possible lorsque la graisse se situe entre la peau et le muscle, on corrige le relâchement dû au poids de la graisse, et du même coup, on soulage la colonne vertébrale.
Il est fréquent qu’immédiatement après la liposuccion de l’abdomen, lorsque le patient ou la patiente se lève debout pour la dernière vérification, on constate d’emblée un redressement de la colonne, ce qui fait plaisir à voir.
Certaines personnes se présentent à la consultation avec un tablier graisseux très important, leur masquant parfois le pubis. Que fera la peau après l’intervention ? Eh bien, croyez-le ou non, grâce à la technique de liposuccion superficielle déjà décrite, la peau remontera. Évidemment, elle ne remontera peut-être pas complètement, mais il y aura toujours une nette amélioration. J’ai observé des tabliers de 8 pouces (20 cm) de longueur, ne faire plus qu’un demi-pouce (1 cm) après la liposuccion, car il est important de rappeler encore et encore que ce n’est pas la peau qui fait pendre la graisse, mais la graisse qui fait pendre la peau : si on enlève cette graisse, la peau reprend la place qu’elle aurait toujours dû avoir .
Autrefois, on faisait d’emblée une lipectomie (chirurgie du tablier graisseux) dans ces cas, mais aujourd’hui, avec le développement de la liposuccion, la plupart des professionnels s’entendent à commencer par la liposuccion, et si par la suite la peau ne remontait pas assez, ce qui est rare, il serait facile, lors d’une seconde intervention, d’enlever ce léger excès cutané.
La liposuccion est une intervention bénigne si on la compare à la lipectomie, une chirurgie lourde, donc plus susceptible d’effets secondaires. De plus, la lipectomie qui consiste à enlever un gros bloc de graisse et de peau à l’aide d’un bistouri, laisse très souvent une cicatrice disgracieuse, un nombril artificiel, et ne pourra extirper la graisse aussi efficacement que la liposuccion.
Autre fait digne de mention, c’est que la peau abdominale, surtout sous l’ombilic, est d’une qualité exceptionnelle. N’oublions pas que cette peau se tend à plusieurs reprises au moment des grossesses et qu’elle se rétracte parfaitement après l’accouchement. Vous voyez régulièrement des femmes qui ont eu quatre ou cinq enfants, et qui ont conservé un ventre magnifique.
Donc, cette distension abdominale est souvent due strictement au volume de la graisse, qui une fois traitée par la liposuccion, permettra à la peau de se rétracter très convenablement.
Souvent on peut voir un pli horizontal, au niveau de l’ombilic, qui sépare l’abdomen en deux parties, le haut et le bas, cela à cause d’une particularité anatomique locale, le fascia de Camper . J’avertis alors la patiente, que ce pli persistera après la liposuccion, mais en moins profond.
En fait, comme je l’ai déjà expliqué, et quitte à me répéter , tellement c’est important, l’abdomen comporte trois volets ou étages :
la graisse située entre la peau et le muscle, siège de la liposuccion;
le muscle qui parfois est en très mauvais état, n’ayant plus de tonus;
la graisse omentale ou viscérale, c’est-à-dire située derrière le muscle, au niveau des intestins.
Devant un cas de gros ventre, le liposculpteur doit faire un examen qui lui permet d’évaluer l’importance de chacun des trois étages. Plus le premier étage est important (ex. b) meilleur sera le résultat de la liposuccion. Autrement dit, si votre graisse est à la bonne place en termes de liposuccion (c.-à-d. juste sous la peau), le résultat sera positif.
Très souvent, un gros ventre est fonction des trois étages, par exemple, 50 % premier étage (c’est là que ça se passe), 25 % dû à la faiblesse des muscles abdominaux et un dernier 25 % dû à la graisse située derrière le muscle. Dans un tel cas, en plus de la liposuccion, il faudra de l’exercice des muscles abdominaux pour le deuxième étage et une diète pour le troisième étage. Ainsi on pourra obtenir un résultat optimal.
Si le gros ventre dépend à 100 % d’une graisse toute située entre la peau et le muscle, alors la liposuccion vous fera un ventre plat, comme une galette. C’est au moment de la consultation, que l’importance du « premier étage » doit être bien évaluée, par rapport aux deux autres. Le patient doit savoir d’avance, quelle sorte de ventre il obtiendra après l’intervention. Ce ventre diminuera de moitié, des trois quarts, ou complètement, selon l’importance du premier étage. Et le chirurgien ne doit pas seulement le dire, mais l’écrire sur la feuille de consentement. Pourquoi ? La mémoire, c’est bien connu, est une faculté qui oublie. Et un patient désappointé, aura tôt fait de remettre la responsabilité sur le dos de son liposculpteur, à tort. Ou peut être à raison si les explications pré-opératoires étaient incomplètes.
La liposculpture est un travail de précision qui demande beaucoup de concentration et de paix intérieure, laquelle ne fait pas bon ménage avec les récriminations des patients. Bonne nouvelle cependant, il m’est arrivé d’avoir des résultats étonnants, même avec un premier étage peu important, car le fait d’aspirer ce premier étage graisseux, soulage le muscle devenu moins étiré par en avant. Car comprenez bien la situation des muscles abdominaux. Pris pour ainsi dire entre deux feux, ils sont poussés vers l’avant par les intestins et la graisse viscérale, et en plus, ils sont tirés toujours vers l’avant par la graisse sous-cutanée. Et cet effet de tire-et-pousse exerce une tension sur la colonne vertébrale, cherchant à l’entraîner elle aussi vers l’avant, et par conséquent, à creuser le dos, occasionnant une lordose inconfortable et parfois douloureuse.
Certaines patientes préfèrent attendre après les maternités pour se débarrasser de leur graisse abdominale, croyant faussement que c’est mieux ainsi. Quel dommage pour elles ! Toutes ces années perdues, avant d’avoir une taille qui correspond à leur désir. Le fait d’attendre ne fait qu’augmenter les dépôts graisseux, et la liposuccion ne sera que plus importante au bout du deuxième ou troisième enfant.
Si par contre la liposuccion est faite dès le début, les cellules graisseuses une fois aspirées ne reviendront pas, et la nouvelle taille sera plus facilement
au rendez-vous après chaque accouchement.
Bref, la liposuccion peut contribuer de façon importante à redonner au corps une ligne naturelle, sans pour autant réaliser de miracles. Cette discipline consiste à transformer les contours sans changer la morphologie osseuse et musculaire. Grâce aux minicanules et à la tumescence, cet art a atteint un très haut degré de perfectionnement, permettant beaucoup d’espoir à ceux qui souffrent de disproportions en relations avec le tissu graisseux.