L’abdomen constitue le site le plus ciblé en liposuccion. Il dépasse de loin tous les autres sites d’intervention, et de beaucoup. Cela s’explique tout d’abord parce que ce site concerne autant les hommes que les femmes, ce qui n’est pas le cas pour les cuisses, les fesses où la demande masculine est quasi inexistante. En second lieu, en raison des effets post-grossesses, de l’obésité androïde et l’hérédité aidant, les femmes sont souvent concernées par un excès de graisse à l’abdomen. Heureusement, la peau de l’abdomen étant d’une qualité exceptionnelle, surtout chez les femmes, es résultats esthétiques sont au rendez-vous, car la peau pourra se redraper ensuite très naturellement.
La liposuccion apporte une réponse efficace aux personnes aux prises avec un excès de graisse à ce niveau, même chez les personnes âgées, qui au fil des ans ont accumulé énormément de graisse à l’abdomen. Je vous ai même raconté ce cas pathétique où j’ai dû faire l’intervention en deux phases, opérant la partie gauche puis deux mois plus tard, la partie droite, en enlevant environ quatre litres de gras à chaque intervention. Ajoutons qu’il existe une autre façon, moins anecdotique d’intervenir en deux phases sur l’abdomen. On commence par la partie située sous l’ombilic, soit l’hypogastre et dans un deuxième temps, on opère la partie située au-dessus de l’ombilic, soit l’épigastre. Cela, bien sûr lorsque l’abdomen est trop important pour être traité d’un seul coup, ce qui est toutefois rarissime.
Rappelons que l’abdomen est un site particulier qui demande certaines connaissances anatomiques, aussi bien en surface qu’en profondeur. En surface, l’abdomen se divise en quatre régions que le liposculpteur doit bien posséder, pour surtout, bien l’expliquer à son patient.
- L’épigastre ou haut abdomen que les patientes appellent l’estomac;
- L ’hypogastre ou bas abdomen que la plupart appellent « la bedaine », et qui parfois, se complique d’un tablier;
- La région péri-ombilicale qui doit être bien liposculptée, sinon elle donnera l’aspect d’un beigne;
- La partie du centre qu’on peut appeler la taille; cette partie fait le lien entre le haut et le bas de l’abdomen.
Pourquoi ces considérations anatomiques sont-elles importantes ? Pour savoir de quelle zone précise on parle : parfois la liposuccion ne s’adressera qu’au bas abdomen, plus rarement seulement qu’au haut abdomen, mais la plupart du temps c’est l’abdomen tout entier qui sera l’objet de la liposuccion.
Il est très important de rappeler ici que la liposuccion ne peut corriger un gros ventre dû à des muscles en perte de tonus. Il est non moins important, au moment de la consultation, de faire un bon diagnostic, et de bien expliquer les tenants et aboutissants de l’intervention. L ’honnêteté du chirurgien est toujours extrêmement importante, spécialement en liposuccion. Un patient vous sera toujours très reconnaissant de lui avoir tout dit avant l’intervention, de façon à ce qu’il prenne une décision éclairée.
Comme je l’ai déjà mentionné, le diagnostic à faire ici est très important surtout dans les cas d’abdomens très proéminents connus sous le terme « ventre dur ».
En effet, cette proéminence est causée par de la graisse viscérale, c’est-à-dire située derrière le muscle, lequel muscle étant alors d’une extrême acidité, accentuera justement cette bedaine. Bien sûr, le liposculpteur n’a aucun accès derrière le muscle. On pourrait dire que ce muscle ne se contracte plus, à la manière d’un élastique qui a été trop étiré. La liposuccion est donc impossible dans le cas d’un ventre dur .
On conçoit sans difficulté, l’importance des muscles dans la conformation de l’abdomen, en particulier de ceux qui forment la ceinture abdominale, appelée souvent sangle abdominales.
Lorsque ces muscles sont trop faibles, le poids des viscères plus la graisse qui les entoure poussent le ventre par en avant, ce qui augmente exagérément le « creux » de la colonne vertébrale, entraînant souvent des douleurs au dos, plus précisément à la région lombaire.
Par la liposuccion, possible lorsque la graisse se situe entre la peau et le muscle, on corrige le relâchement dû au poids de la graisse, et du même coup, on soulage la colonne vertébrale.
Il est fréquent qu’immédiatement après la liposuccion de l’abdomen, lorsque le patient ou la patiente se lève debout pour la dernière vérification, on constate d’emblée un redressement de la colonne, ce qui fait plaisir à voir.
Certaines personnes se présentent à la consultation avec un tablier graisseux très important, leur masquant parfois le pubis. Que fera la peau après l’intervention ? Eh bien, croyez-le ou non, grâce à la technique de liposuccion superficielle déjà décrite, la peau remontera. Évidemment, elle ne remontera peut-être pas complètement, mais il y aura toujours une nette amélioration. J’ai observé des tabliers de 8 pouces (20 cm) de longueur, ne faire plus qu’un demi-pouce (1 cm) après la liposuccion, car il est important de rappeler encore et encore que ce n’est pas la peau qui fait pendre la graisse, mais la graisse qui fait pendre la peau : si on enlève cette graisse, la peau reprend la place qu’elle aurait toujours dû avoir .
Autrefois, on faisait d’emblée une lipectomie (chirurgie du tablier graisseux) dans ces cas, mais aujourd’hui, avec le développement de la liposuccion, la plupart des professionnels s’entendent à commencer par la liposuccion, et si par la suite la peau ne remontait pas assez, ce qui est rare, il serait facile, lors d’une seconde intervention, d’enlever ce léger excès cutané.
La liposuccion est une intervention bénigne si on la compare à la lipectomie, une chirurgie lourde, donc plus susceptible d’effets secondaires. De plus, la lipectomie qui consiste à enlever un gros bloc de graisse et de peau à l’aide d’un bistouri, laisse très souvent une cicatrice disgracieuse, un nombril artificiel, et ne pourra extirper la graisse aussi efficacement que la liposuccion.
Autre fait digne de mention, c’est que la peau abdominale, surtout sous l’ombilic, est d’une qualité exceptionnelle. N’oublions pas que cette peau se tend à plusieurs reprises au moment des grossesses et qu’elle se rétracte parfaitement après l’accouchement. Vous voyez régulièrement des femmes qui ont eu quatre ou cinq enfants, et qui ont conservé un ventre magnifique.
Donc, cette distension abdominale est souvent due strictement au volume de la graisse, qui une fois traitée par la liposuccion, permettra à la peau de se rétracter très convenablement.
Souvent on peut voir un pli horizontal, au niveau de l’ombilic, qui sépare l’abdomen en deux parties, le haut et le bas, cela à cause d’une particularité anatomique locale, le fascia de Camper . J’avertis alors la patiente, que ce pli persistera après la liposuccion, mais en moins profond.
En fait, comme je l’ai déjà expliqué, et quitte à me répéter , tellement c’est important, l’abdomen comporte trois volets ou étages :
- la graisse située entre la peau et le muscle, siège de la liposuccion;
- le muscle qui parfois est en très mauvais état, n’ayant plus de tonus;
- la graisse omentale ou viscérale, c’est-à-dire située derrière le muscle, au niveau des intestins.
Devant un cas de gros ventre, le liposculpteur doit faire un examen qui lui permet d’évaluer l’importance de chacun des trois étages. Plus le premier étage est important (ex. b) meilleur sera le résultat de la liposuccion. Autrement dit, si votre graisse est à la bonne place en termes de liposuccion (c.-à-d. juste sous la peau), le résultat sera positif.
Très souvent, un gros ventre est fonction des trois étages, par exemple, 50 % premier étage (c’est là que ça se passe), 25 % dû à la faiblesse des muscles abdominaux et un dernier 25 % dû à la graisse située derrière le muscle. Dans un tel cas, en plus de la liposuccion, il faudra de l’exercice des muscles abdominaux pour le deuxième étage et une diète pour le troisième étage. Ainsi on pourra obtenir un résultat optimal.
Si le gros ventre dépend à 100 % d’une graisse toute située entre la peau et le muscle, alors la liposuccion vous fera un ventre plat, comme une galette. C’est au moment de la consultation, que l’importance du « premier étage » doit être bien évaluée, par rapport aux deux autres. Le patient doit savoir d’avance, quelle sorte de ventre il obtiendra après l’intervention. Ce ventre diminuera de moitié, des trois quarts, ou complètement, selon l’importance du premier étage. Et le chirurgien ne doit pas seulement le dire, mais l’écrire sur la feuille de consentement. Pourquoi ? La mémoire, c’est bien connu, est une faculté qui oublie. Et un patient désappointé, aura tôt fait de remettre la responsabilité sur le dos de son liposculpteur, à tort. Ou peut être à raison si les explications pré-opératoires étaient incomplètes.
La liposculpture est un travail de précision qui demande beaucoup de concentration et de paix intérieure, laquelle ne fait pas bon ménage avec les récriminations des patients. Bonne nouvelle cependant, il m’est arrivé d’avoir des résultats étonnants, même avec un premier étage peu important, car le fait d’aspirer ce premier étage graisseux, soulage le muscle devenu moins étiré par en avant. Car comprenez bien la situation des muscles abdominaux. Pris pour ainsi dire entre deux feux, ils sont poussés vers l’avant par les intestins et la graisse viscérale, et en plus, ils sont tirés toujours vers l’avant par la graisse sous-cutanée. Et cet effet de tire-et-pousse exerce une tension sur la colonne vertébrale, cherchant à l’entraîner elle aussi vers l’avant, et par conséquent, à creuser le dos, occasionnant une lordose inconfortable et parfois douloureuse.
Certaines patientes préfèrent attendre après les maternités pour se débarrasser de leur graisse abdominale, croyant faussement que c’est mieux ainsi. Quel dommage pour elles ! Toutes ces années perdues, avant d’avoir une taille qui correspond à leur désir. Le fait d’attendre ne fait qu’augmenter les dépôts graisseux, et la liposuccion ne sera que plus importante au bout du deuxième ou troisième enfant.
Si par contre la liposuccion est faite dès le début, les cellules graisseuses une fois aspirées ne reviendront pas, et la nouvelle taille sera plus facilement
au rendez-vous après chaque accouchement.
Bref, la liposuccion peut contribuer de façon importante à redonner au corps une ligne naturelle, sans pour autant réaliser de miracles. Cette discipline consiste à transformer les contours sans changer la morphologie osseuse et musculaire. Grâce aux minicanules et à la tumescence, cet art a atteint un très haut degré de perfectionnement, permettant beaucoup d’espoir à ceux qui souffrent de disproportions en relations avec le tissu graisseux.